Le dindon de la farce c’est, bien sûr, le client qui doit, en plus, s’acquitter des frais de transport et de déchargement
Alors que son prix officiel est de 395 DA, le sac de ciment est revendu, depuis quelques jours, à 750 DA sur le marché, en raison de la baisse de production, dit-on.
Ceux qui s’approvisionnent en ciment pour construire leur maison ou effectuer des travaux d’aménagement, ont eu la désagréable surprise d’apprendre, en scrutant le marché, que le prix du ciment a augmenté depuis quelques jours, atteignant au niveau de certains points de vente 1500 DA le quintal. Soit presque le double de son prix d’usine qui est de 395 DA le sac. Une flambée imputée, dit-on, à l’arrêt de certaines usines fermées pour cause de travaux. On parle de deux usines implantées dans la région centre, mais comparées aux 10 autres qui sont toujours en activité et tournent à plein régime, elles ne devraient pas tellement influer sue la production. Surtout lorsque l’on sait que l’Etat a pris depuis longtemps les devants en boostant les importations de ciment pour répondre à la très forte demande et réaliser, dans les délais, tous les grands projets en cours. Il y a, à peine quelques semaines, le sac de ciment était écoulé entre 480 et 520 DA sur le marché. Comment se fait-il, que du jour au lendemain, il atteit le seuil alarmant de 750 DA au niveau de la plupart des points de vente, alors qu’à l’usine, il est affiché et vendu à 395 DA?
Les entreprises étatiques disent s’en laver les mains. Dès lors, pourquoi n’obligent-elles pas les dépositaires et autres revendeurs agréés à respecter les engagements qu’ils ont signés avec elles en s’assurant notamment que la marge bénéficiaire qu’ils prélèvent n’excède pas les 20%? En l’écoulant à 750 DA le sac, les revendeurs s’assurent une marge bénéficiaire nettement plus importante, puisqu’elle avoisine les 100%! Le dindon de la farce c’est, bien sûr, le client qui doit, en plus, s’acquètter des frais de transport et de déchargement. Autrement dit, il doit payer, en moyenne, 800 dinars le sac de ciment qu’il a l’intention d’acheter.
Apparemment, cette hausse a été imposée par les barons du ciment qui profitent, à chaque fois qu’une usine est fermée pour travaux, pour faire monter les prix. C’est en tout cas, ce que pensent beaucoup de clients qui interpellent les pouvoirs publics pour mettre un terme à ces flambées des prix devenues récurrentes. Selon eux, la production de ciment n’a pas baissé et les dépositaires agréés font de la désinformation pour se remplir les poches.
D’ailleurs, il n’y pas que le ciment, le prix du sable a, lui aussi, augmenté au motif que les pouvoirs publics en ont interdit l’extraction en certains endroits. A cela s’ajoutent les frais de transport qui alourdissent la note et la rendent parfois très salée. De nombreux projets sont à l’arrêt à cause, précisément, de ces instabilités des prix sur le marché. Ceux qui avaient prévu de relancer les travaux et d’achever la construction de leur bâtisse, cet été, ont du souci à se faire. Car les prix risquent encore de grimper, du moins c’est ce qu’ils craignent surtout si d’autres usines venaient, elles aussi, à fermer.
