Le prix debaril de pétrole monte à 60 dollars

Le prix debaril de pétrole monte à 60 dollars

Les prix du pétrole ne cessent de fluctuer. L’état de l’économie mondiale semble avoir un effet durable sur eux. Hier, sur le marché new-yorkais, ils ont repassé le seuil des 60 dollars, lequel n’a plus été franchi depuis six mois. Derrière cette hausse subite, un affaiblissement du billet vert ajouté aux mouvements des Bourses.

Si Chakib Khelil a parlé dimanche dernier d’un possible maintien des quotas actuels de production lors de sa prochaine réunion, le 28 mai à Vienne, l’Agence internationale de l’énergie (AIE), elle, prévoit une baisse de la production pétrolière mondiale de 1,7 million b/j dans le sillage de la récession qui ne cesse d’engloutir des secteurs entiers.

En effet, le ministre de l’Energie, Chakib Khelil, avait expliqué que «si les prix [du pétrole] continuent à augmenter comme ils le font maintenant, pourquoi alors changer [le niveau de production]». Or, à en croire les dernières conclusions d’un rapport de l’AIE, les «prévisions font état d’une baisse tant dans les pays membres de l’OPEP que dans ceux qui ne le sont pas». Le rapport de l’AIE, plus explicite, a prévu une contraction de l’activité économique mondiale de 1,4% en 2009 et a réduit sa prévision de demande mondiale de pétrole de 1 million de barils par jour (mbj) par rapport au mois précédent.

Autre élément à ne pas perdre de vue : les stocks actuels de brut des pays de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), estimés par l’OPEP à 2,74 milliards de barils, en hausse de 190 millions barils (mbj) par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Outre ces prévisions, il semblerait que, même si la crise accentue l’état déjà critique du marché pétrolier, les prix pourraient aisément remonter à un seuil plus appréciable pour les exportateurs.

Comme l’a expliqué Chakib Khelil, «l’OPEP ne va pas toucher à la production puisque la demande va augmenter en été [en raison de la forte consommation d’essence durant les vacances] et il semble que l’économie mondiale va reprendre lors du deuxième trimestre». Le ministre prévoit même que les prix atteignent les 63 dollars d’ici à la fin de l’année. Globalement, les opérateurs se déterminent actuellement en fonction des indicateurs macroéconomiques ainsi que des mouvements des Bourses et du dollar, sans faire cas de la faiblesse persistante de la demande d’or noir.

Le marché est dans l’attente de trois diagnostics essentiels sur l’état du marché pétrolier attendus cette semaine et qui pourraient toutefois forcer les opérateurs à s’y intéresser de nouveau. L’Agence d’information sur l’énergie (EIA), dépendant du département américain de l’Energie (DoE), l’Agence internationale de l’énergie, bras énergétique de l’OCDE, et l’OPEP publieront leur rapport mensuel. Certains éléments sont déjà connus ; les chiffres de l’EIA et de l’OPEP pourraient donner une meilleure visibilité pour le marché.

L’AIE prévoit une baisse de la production pétrolière mondiale de 1,7 million b/j en 2009

La production pétrolière mondiale diminuera cette année de 1,7 million de barils par jour, a déclaré hier le chef de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) à Varsovie, cité par l’APS. «Nous avons globalement […] jusqu’à présent revu à la baisse de 1,7 million de barils par jour la capacité pour 2009», a déclaré à la presse le directeur exécutif de l’AIE, Nobuo Tanaka, après un entretien avec le ministre polonais de l’Economie, Waldemar Pawlak. «Nos prévisions font état d’une baisse tant dans les pays membres de l’OPEP que dans ceux qui ne le sont pas», a poursuivi M. Tanaka. «L’offre des pays non membres est réduite d’environ 500 000 barils par jour», a précisé M. Tanaka, en expliquant ce recul par la baisse de la demande en période de crise.

Dans un rapport publié le 10 avril, l’AIE a prévu une contraction de l’activité économique mondiale de 1,4% en 2009 et a réduit sa prévision de demande mondiale de pétrole de 1 million de barils par jour (mbj) par rapport au mois précédent. «Dans le contexte de la crise économique actuelle, les investissements dans les technologies de production d’énergies renouvelables baisseront en 2009 de 48%», a-t-il ajouté.