La baguette de pain est vendue depuis le mois d’avril à 10 DA. Les boulangers réunis au sein de l’Union nationale des boulangers (UNB) considèrent cette hausse comme inévitable afin d’éviter la faillite et de faire face aux charges devenues insupportables.
Contacté hier par le Temps d’Algérie, le président de l’UNB, Youcef Kalafat, a confirmé l’information affirmant que le prix est effectivement passé de 8,50 DA à 10 DA et ce, «après avoir étudié les propositions des boulangers».
Il précisera tout de même que la décision n’est pas officielle et n’a pas encore été annoncée par décret ministériel. M.Kalafat qui regrette que les doléances des boulangers n’aient pas été prises en charge par le ministère de Mustapha Benbadda estime que l’augmentation de la marge bénéficiaire sur le prix de vente était indispensable afin d’éviter la faillite aux commerçants qui n’arrivaient plus à faire face aux charges, en hausse perpétuelle.
Les boulangers se sont donc passés de la décision de leur tutelle, qui s’est toujours opposée à cette augmentation. Rappelons que les boulangers ont engagé plusieurs mouvements de protestation afin de mettre la pression sur le ministère de Mustapha Benbadda, mais en vain.

M.Kalafat a estimé, par ailleurs, que le ministère est au courant de cette augmentation et que le consommateur n’y voit aucun inconvénient. «Je ne vois pas où est le problème, du moment que le boulanger et le consommateur sont d’accord pour cette augmentation», s’interroge le syndicaliste, qui regrette que le ministère n’ait pas pris en charge cette revendication soulevée depuis plus d’une année.
Il y a lieu de noter qu’une commission nationale composé de représentants de la Fédération nationale des boulangers et de représentants du ministère du Commerce et de celui des Finances a été mise en place au mois de mars dernier pour déterminer le prix de la baguette de pain. Son enquête finalisée devait être soumise au gouvernement pour définir le prix du pain. L’enquête a été réalisée au niveau de quatre boulangeries réparties à travers Alger, Oran, Constantine et Béchar, mais aucune suite n’a été donnée.
De son côté, M.Zebdi, président de l’Association nationale de protection des consommateurs, s’oppose à cette augmentation non encore soumise à l’approbation du Conseil de gouvernement. Il considère cette décision comme une violation de la loi. Il invite ainsi les consommateurs à dénoncer les boulangers qui appliquent ce prix de 10 DA la baguette.
S. A.