Le président Tunisien en visite officielle en Algérie,Marzouki insiste sur le renforcement des libertés

Le président Tunisien en visite officielle en Algérie,Marzouki insiste sur le renforcement des libertés
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Des relations fraternelles qui ne datent pas d’hier

La promotion des libertés internes des pays du Maghreb, une condition sine qua non pour la stabilité de l’Afrique du Nord.

Le président de la République tunisienne, effectuera une visite officielle demain à Alger. Dans un entretien accordé à l’agence APS, Mohamed Marzouki a déclaré que ses attentes sont très importantes. «Ma visite est symbolique. J’ai vécu avec l’Algérie dans le sang, lorsque j’étais enfant. Mon père a été un activiste impliqué dans le soutien à la guerre de Libération de l’Algérie.

Ensuite, après l’indépendance, dans les années 1960, l’Algérie était devenue un modèle de développement. Dans les années 1980, nous avons suivi toute la volonté de démocratisation qui a abouti à la «révolution» (démocratique) de 1989 qui a été pour nous un grand exemple», selon M. Marzouki.

Le président tunisien a ajouté qu’il a vécu comme un drame personnel les événements des années 1990 au cours desquels il a perdu deux grands amis, à savoir les défunts Youcef Fathallah (ex-président de la Ligue algérienne des droits de l’homme – Ladh) et Mahfoud Boucebci (psychiatre, un des fondateurs de la psychiatrie algérienne). Interrogé sur le Traité de fraternité et de concorde des années 1980, Marzouki a regretté qu’il y ait eu tellement de traités entre l’Algérie et la Tunisie, mais non appliqués dans la réalité «C’est aberrant!», dit-il.

Au sujet de la construction du Grand Maghreb, le président de la Tunisie, a parlé de la nécessité de la promotion des cinq libertés: la liberté de circulation avec une simple carte d’identité, de travail, d’installation, de propriété, de participation aux élections municipales. Avec ces libertés dit-il «nous pouvons donner une très bonne avance à la construction du Maghreb» et avec, un vrai Parlement maghrébin qui jouit de vrais pouvoirs, une vraie Cour constitutionnelle à la lumière du schéma adopté par les Européens.

«C’est l’avenir des Etats indépendants qui auront de fortes et réelles institutions communes et avec un espace maghrébin ouvert», a souligné M.Marzouki.

L’autodétermination du peuple sahraoui peut trouver solution dans la promotion des cinq libertés de la stratégie politique de la Tunisie. «Quand il y a obstacle, il faut le contourner et continuer à discuter le problème. L’ONU a pris en charge le dossier et nous ne pouvons pas fermer les yeux.»

Sur le plan économique, M.Marzouki, a mis l’accent sur l’importance du retour de la stabilité du pays, afin de pouvoir convaincre les investisseurs de revenir en Tunisie.

Evoquant la question de l’islamisme en Tunisie, le président de la Tunisie a été clair et net dans sa réponse: «Ecoutez, on dit que la Tunisie est devenue un Etat islamiste. Marchez dans les rues et regardez vous-mêmes si cela est vrai. Avez-vous constaté une police islamiste obligeant les femmes à mettre le foulard? C’est quoi un Etat islamiste? La Tunisie est un pays démocratique, les droits de l’homme et ceux de la femme sont respectés. Le président de la République est un homme qui n’appartient pas du tout à la mouvance islamiste, le président de l’Assemblée constituante n’appartient pas à cette même mouvance. Il y a un chef du gouvernement islamiste, mais aujourd’hui nous sommes dans un régime où la Constituante est la source du pouvoir. Ceux qui gouvernent le pays émanent d’une coalition entre deux partis: l’un laïque modéré et l’autre islamiste modéré. Ils gouvernent pour maintenir la démocratie, les droits de l’homme et les libertés publiques. Si vous trouvez-là que c’est un Etat qui ressemble à l’Iran, moi je ne le vois pas du tout», a-t-il rassuré.