Le président Tunisien aujourd’hui à Alger,Une visite significative

Le président Tunisien aujourd’hui à Alger,Une visite significative

Plusieurs dossiers de coopération bilatérale et régionale sont inscrits

Le projet de l’UMA aura certainement la part du lion dans les discussions entre les deux chefs d’Etat. M.Marzouki refuse de lier le projet de l’UMA à la question du Sahara occidental.



Alger et Tunis veulent se rapprocher davantage. La visite qu’effectuera aujourd’hui le président tunisien, Mohammed Moncef Marzouki en Algérie s’annonce propice. Au menu: plusieurs dossiers de coopération bilatérale et régionale sont inscrits. Le président tunisien fonde de grands espoirs quant à son déplacement d’aujourd’hui à Alger. Dans un entretien accordé à l’agence algérienne de presse (APS), M.Marzouki a affirmé que les attentes de la Tunisie vis-à-vis de l’Algérie sont «très importantes» et qu’il se déplacera en Algérie avec quelques idées de développement conjoint. «Les attentes sont très importantes.

Ma visite est symbolique dans la mesure où j’ai vécu avec l’Algérie dans le sang lorsque j’étais enfant. Mon père a été un activiste impliqué dans le soutien à la guerre de Libération de l’Algérie», a-t-il précisé. Le nouveau président de la Tunisie a pris le soin d’évoquer toutes les questions qui seront au coeur des discussions. «Il y a des attentes plus locales. Vous savez, nous passons par une très grave crise économique et sociale. Les poches de pauvreté se trouvent essentiellement dans les régions de nos frontières Ouest et Sud», a expliqué M.Marzouki, en soulignant qu’il se déplacera en Algérie «avec quelques idées de développement conjoint de toute la région des frontières Ouest de la Tunisie». Selon lui, c’est là où il y a «beaucoup d’attentes». Le président tunisien a déploré le manque d’application des traités signés entre l’Algérie et la Tunisie. «Il y a eu tellement de traités entre l’Algérie et la Tunisie mais si peu d’application», a-t-il regretté. Il a cité dans ce sens, que des Tunisiens d’ascendance algérienne, de plusieurs générations, nés en Tunisie et dont les parents sont également nés ici et ne connaissent même pas l’Algérie, sont considérés comme des étrangers. «C’est aberrant!», a-t-il estimé en expliquant que «ce sont des problèmes de vie, de circulation, de propriétés qui ne sont pas réglés».Selon lui, il faut vraiment mettre, aujourd’hui, une très forte volonté politique pour que les Algériens se sentent chez eux en Tunisie et les Tunisiens se sentent chez eux en Algérie. Il a annoncé que la situation des 15.000 Algériens en Tunisie sera réglée au courant de cette année. «Le processus a déjà commencé et je le suis personnellement. Le dossier est sur mon bureau. Mon conseiller diplomatique est chargé de suivre cette affaire. Vous connaissez les problèmes de la bureaucratie, mais je peux vous assurer que la volonté politique va être plus forte que la résistance de la bureaucratie. Nous sommes absolument décidés à régler ces problèmes», a soutenu l’ancien opposant à Ben Ali. Le chef de l’Etat tunisien va tenter, à travers son déplacement, de promouvoir les cinq libertés à savoir, la liberté de circulation avec une simple carte d’identité, de travail, d’installation, de propriété, de participation aux élections municipales. Revenant sur le plan de la coopération sécuritaire entre les deux pays, M.Marzouki n’a pas manqué de noter que les institutions militaires de l’Algérie et de la Tunisie coordonnent de «façon étroite» leurs actions. «Depuis plusieurs années, ces deux institutions sont à pied d’oeuvre.

Cependant, la nécessité se fait sentir pour les cinq pays maghrébins, afin de coordonner leurs actions pour sécuriser cette région qui est certes menacée par l’infiltration terroriste, en raison de la particularité géographique de cette région vaste et désertique», a-t-il estimé. Il a réitéré que son pays reste disposé à le faire avec l’Algérie dans le cadre d’une action commune de lutte contre le terrorisme et le grand banditisme. Pour ce qui est de l’Union du Maghreb arabe (UMA), un projet qui lui tient vraiment à coeur, le président tunisien pense que sa relance est indispensable pour la région. «Nous pouvons donner un très grand coup d’avance à la construction du Maghreb», a-t-il affirmé convaincu. Ce dossier aura certainement la part du lion dans les discussions entre les deux chefs d’Etat. M.Merzouki refuse toutefois de lier le projet de l’UMA à la question du Sahara occidental. Sur ce sujet, il a attesté que le problème existe, mais il préconise, dans ce contexte, que lorsqu’il est difficile de surmonter un obstacle, «il faut le contourner». Autrement dit, le président tunisien préconise de laisser le soin de la question du Sahara occidental à l’ONU et d’entamer la relance de l’UMA.