Le président se fait représenter par des ministres et ministres délégués : Belkhadem sur la sellette

Le président se fait représenter par des ministres et ministres délégués : Belkhadem sur la sellette
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Le Président s’étant fait représenter à plusieurs reprises par des ministres et même par un ministre délégué, sans songer à confier de telles missions à Abdelaziz Belkhadem, celui-ci est donné parmi la prochaine vague de partants, dans le cadre d’un nouveau remaniement de l’Exécutif.

Depuis le dernier remaniement ministériel qui a donné un Exécutif rénové avec de nouvelles têtes et des revenants, il s’est trouvé un ministre d’État et conseiller personnel, de retour, complètement absent des activités officielles et jamais chargé de représenter le président à l’étranger. Abdelaziz Belkhadem n’est apparu que dans les activités de son parti, le FLN, où il a essayé de se replacer pour reprendre son poste de secrétaire général. Et en termes de représentation du président Bouteflika, il n’en a été question que lorsqu’il a tenté de se prévaloir de la “bénédiction” de Bouteflika pour intégrer le vote lors de la dernière session du comité central du parti.

Pourtant, sa nomination, en mai dernier, avait été perçue comme l’expression d’un soutien du chef de l’État que “l’ambition présidentielle” de son ministre irritait au plus haut point.

Le lifting du mois de mai a donné un Exécutif en mosaïque, pas forcément cohérent pour mener à bien sa mission de poursuivre la réalisation du programme présidentiel. D’où ces rumeurs récurrentes sur un éventuel autre lifting du gouvernement Sellal à la composante trop hétérogène. L’information-rumeur est revenue cette semaine avec insistance et des précisions. Des noms de partants sont avancés et les motivations de leur départ sont données.

Étant donné que le Président s’est fait représenter à plusieurs reprises par des ministres et même par un ministre délégué, sans songer à confier de telles missions à son ministre représentant personnel, le nom de Abdelaziz Belkhadem, qui a donc chômé depuis sa nomination, est donné en pole position. Il serait sur la sellette. Pour les autres, hormis les raisons de santé, comme dans le cas de Tayeb Belaïz, ministre de l’Intérieur, qui aurait demandé à partir, les raisons de leur limogeage seraient liées à la gestion de leur secteur.

Il s’agit notamment, a-t-on avancé, du ministre de l’Énergie, Youcef Yousfi, souvent présenté comme proche du Président qui a hérité le scandale Sonatrach sans pouvoir la remettre à flot. Se sont ajoutées à l’image de la compagnie nationale, une baisse de sa production et donc des exportations d’hydrocarbures et la baisse des prix du brent qui a commencé à déteindre sur la trésorerie du pays. Sans omettre, bien entendu, le limogeage du P-DG de la compagnie avec ses relents d’un autre scandale. Et enfin, le ministre de l’Agriculture, qui n’aurait pas pu tenir devant l’avancée de la fièvre aphteuse venue entre deux Aïds comme pour gâcher la fête et a réagi trop tard pour la stopper.

Mais si le Président a décidé à deux reprises de se séparer de certaines figures aux bilans contestables et surtout mal vues par les Algériens, sa nouvelle équipe n’a, jusque-là, pas pu impulser cette dynamique promise pendant la campagne électorale. Elle donne l’impression d’être anesthésiée par l’absence de son mentor qui a pendant presque trois mandats pris l’habitude de l’orienter sur le moindre geste. D’où cette décision — si elle advenait — de remanier le gouvernement. Mais pourquoi cette frénésie des remaniements ?, se demande-t-on.

Elle viendrait sans doute du fait que, comme dans tous les domaines, c’est par tâtonnement que les différentes équipes gouvernementales sont souvent composées. Quant au choix des éventuels futurs ministres qui viendraient remplacer ceux qui sont donnés partants, personne ne semble vraiment y voir un événement. Pas même le FLN qui milite pour reprendre la tête de l’Exécutif, fort de son statut de parti majoritaire à l’APN.

Il voudrait bien que ce soit ainsi, mais il a cessé de le revendiquer, préférant sans doute attendre que soit finalisé le projet de révision constitutionnelle. Car, dit-on, la prochaine Constitution devrait consacrer le principe selon lequel le chef de gouvernement (ou le Premier ministre) doit être issu de la majorité parlementaire.

D B