Le président qualifie de «grave» ce qui se «trame» dans des pays Arabes voisins, Bouteflika appelle les Algériens à la vigilance

Le président qualifie de «grave» ce qui se «trame» dans des pays Arabes voisins, Bouteflika appelle les Algériens à la vigilance

Le président Abdelaziz Bouteflika s’est, pour la première fois depuis les récents événements en Tunisie et la prise d’otages à la base-vie de Tiguentourine, exprimé en appelant à la vigilance et au sens du patriotisme. Même sans citer leurs noms, le chef de l’Etat a fait référence aux événements en Tunisie, en Libye et en Syrie, et à leurs éventuelles répercussions sur l’Algérie.

C’est dans la wilaya de Annaba, frontalière avec la Tunisie, que dans un message, Abdelaziz Bouteflika a appelé hier à faire montre de vigilance et de sens du patriotisme pour faire face aux «évènements déplorables» qui surviennent ici et là et tout près de nous dans plus d’un pays arabe».

«Les évènements et faits déplorables survenant ici et là, et tout près de nous dans plus d’un pays arabe, et indépendamment des aspects manifestes, démontrent le degré de gravité de ce qui se trame derrière la scène», a indiqué le président Bouteflika dans une allocution lue en son nom par le conseiller auprès de la présidence de la République, Mohamed Ali Boughazi, à l’occasion de la commémoration de la Journée nationale du chahid, citée par l’APS.

«Nous devons certes, dans le contexte actuel, faire preuve de vigilance, mais nous sommes surtout appelés à mobiliser tous les atouts dont nous disposons, notamment notre spécificité en matière d’amour de la patrie et de nationalisme, si chers à nos valeureux chouhada», a ajouté le président Bouteflika.

C’est la première fois également que le chef de l’Etat a utilisé le terme «gravissime» pour qualifier ces événements. La guerre en Syrie, et, plus proches, l’instabilité sécuritaire en Libye et les armes qui y circulent, ainsi que l’assassinat de l’opposant tunisien Chokri Belaïd, et le bras de fer engagé entre pro-Ennahda et les opposants au parti politique de Rached El Ghennouchi, comptent parmi les faits les plus graves qui secouent le monde arabe. Le Bahreïn également connu des manifestations populaires dont la répression a fait des victimes.

Le Président salue le professionnalisme des forces spéciales algériennes

Le président de la République a évoqué, d’autre part, l’assaut fait par les forces spéciales de l’Armée nationale populaire (ANP) contre les auteurs de la prise d’otages de la base-vie de Tiguentourine, à In Amenas. Le président Bouteflika a indiqué que la volonté qui a animé les éléments de l’Armée nationale populaire (ANP) dans la bataille d’In Amenas a prouvé qu’«ils sont les dignes héritiers de l’Armée de libération nationale (ALN)».

«Il n’est pas exagéré de dire que la volonté qui a animé nos braves soldats dans la grande bataille d’In Amenas contre les forces du mal et de la destruction est l’illustration même du legs hérité des chouhada», a indiqué le président Bouteflika dans l’allocution.

«Les héros de cette bataille ont prouvé, par leur efficacité, leur précision, leur professionnalisme et leur triomphe, qu’ils sont les successeurs incontestés et incontestables de nos valeureux chouhada et que l’Armée nationale populaire est véritablement la digne héritière de l’Armée de libération nationale et le porte-étendard de la victoire et du triomphe dans toutes les batailles dans lesquelles s’engage la nation pour protéger sa sécurité, sa stabilité et sa souveraineté», a ajouté le président Abdelaziz Bouteflika.

En évoquant la vigilance, le patriotisme, les événements inquiétants se déroulant dans des pays arabes et en saluant les forces spéciales de l’ANP auteurs de l’assaut donné contre les preneurs d’otages à Tiguentourine, à In Amenas, le président de la République fait un lien entre tous ces faits pour mieux démontrer le «degré de gravité» dont il a parlé dans cette allocution. Le choix de la date, celle de la Journée du chahid, ne semble pas être fortuit. Tout comme ne serait pas le fait du hasard le choix d’une wilaya frontalière.

M.  A.