Le président malien Amadou Toumani touré a fait appel à Alger dans le cadre du cemoc Des unités de combat de l’ANP à Kidal, Tessalit et Taoudenni

Le président malien Amadou Toumani touré a fait appel à Alger dans le cadre du cemoc Des unités de combat de l’ANP à Kidal, Tessalit et Taoudenni
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Agressé de toutes parts, c’est certainement le Mali, lequel tient le mauvais rôle de «ventre mou» du Sahel, qui paye le tribut le plus lourd de l’insécurité, dans la région.

Si les pays occidentaux ne font attention qu’à la menace d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, parce qu’elle pèse surtout sur leurs intérêts et leurs ressortissants, la situation au nord du pays est plus inquiétante.

Les vols, les agressions, l’insécurité locale due à la criminalité, les trafics de toutes sortes et le banditisme local font florès entre Tessalit et Kidal. De ce fait, le Comité d’état-major opérationnel conjoint, dont la base est à Tamanrasset, prend toute sa signification, et c’est dans ce cadre-là-le Cemocque des unités militaires algériennes sont présentes entre Tessalit et Kidal

Selon une source militaire à Tamanrasset, l’ANP se trouve dans le Nord-Mali sur demande de Bamako, et dans le cadre des accords signés par les quatre pays dits «du champ», lesquels accords prévoient la création par les pays membres, l’Algérie, la Mauritanie, le Niger et le Mali, d’un Comité d’étatmajor opérationnel conjoint (Cémoc) basé à Tamanrasset et d’un centre de renseignements basé à Alger, dont les objectifs sont la coordination dans le renseignement, l’échange des informations utiles, en temps réel, et les opérations conjointes dans chacun des pays membres.

Le président ATT, sur le départ -son second mandat prend fin au début du deuxième trimestre de 2012, est en butte à plusieurs problèmes à la fois : la rébellion du Nord, le mouvement turbulent des Touareg azawad, le retour d’un demi-millier de combattants de la Libye, imprévisibles et impatients, Aqmi, les pressions des pays occidentaux, notamment la France.

L’ancien Premier ministre, Mohamed-Ahmed Ag Hamani, de son côté, exhorte l’État à cesser de traiter avec des communautés en ce qui concerne les questions sécuritaires et à supprimer toutes les milices des différentes communautés et prendre toutes ses responsabilités dans l’avènement de la paix dans sa partie nord.

Aussi, le cas du Géneral de Brigade, Sadio Gassama, alimente la polémique au sein du sérail. Nommé ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le général Gassama peine à sécuriser le pays. Au contraire, les procès-verbaux des services de sécurité maliens rapportent, quotidiennement, une augmentation de la criminologie, des attaques à main armée, des vols spectaculaires d’engins à deux roues.

Pis encore, les criminels provoquent même les forces de sécurité, comme ce fut le cas de ce communiqué bien rédigé et affiché dans certains quartiers de la capitale «Nous voulons 50 Jakarta à ATT-Bougou, 100 Jakarta à Senou… en tout pour Bamako, on veut 1 000 Jakarta avant 2012 ! » (La «Jakarta» est le nom de la moto favorite des Maliens, très présente et très prisée dans tout le pays). C’est dans ce contexte qu’ATT a fait appel à la coopération avec Alger, qui a déjà contribué concernant le règlement des conflits avec les Touareg rebelles du Nord, notamment lors de la signature des «Accords d’Alger» en 2006.

Cette vaste étendue désertique, qui va de Mopti, Tombouctou et Gao, pour remonter vers Kidal,Tessalit et Taoudenni, reste la hantise des services de sécurité maliens, car représentant le passage des éléments d’Aqmi, mais aussi des bandes de trafiquants d’armes, de cigarettes et de drogue, venant du Maroc et se dirigeant vers l’Égypte, via le Mali et la Libye.

Selon nos informations, il y a une concentration de groupes affiliés à Aqmi à Taoudenni et les frontières du Mali avec la Mauritanie. Nouakchott, gonflée à bloc par Paris et Washington, et qui cherche à jouer les premiers rôles, souvent en solo, contre Aqmi, risque de devenir le prochain champ de bataille du terrorisme.

Aqmi semble avoir déjà ciblé Nouakchott, si l’on juge par le contenu «belliqueux» des derniers communiqués de l’organisation terroriste.

Après les deux attaques lancées contre la Mauritanie, à la forêt de Ouagadou, puis à l’intérieur même de la Mauritanie, lors de l’attaque de Baskinou, puis une période de trêve implicite -non déclarée par Mohamed Ould Abdelaziz, mais confirmée, récemment, par Mokhtar BelMokhtar-, voilà que les hostilités reprennent avec l’attaque, il y a deux jours, en plein sol mauritanien, d’un poste de gendarmerie, la dévastation du camp militaire et de la logistique, le vol de l’armement et l’enlèvement du seul gendarme qu’Aqmi a trouvé en poste. Selon nos sources, des patrouilles mixtes algéro-maliennes se feront aussi de ce côté, plus à l’ouest de Taoudenni, limitrophe à la Mauritanie, et qui donne directement accès à Zouérate, ville-garnison qui a marqué la date de la première attaque d’Aqmi contre la Mauritanie, en 2006.

Fayçal Oukaci