Le président Macron multiplie les mesures pour désamorcer la crise

Le président Macron multiplie les mesures pour désamorcer la crise

PARIS – Le président français Emmanuel Macron multiplie les mesures pour désamorcer la crise déclenchée par le mouvement des « Gilets jaunes », en réunissant mardi les acteurs du secteur bancaire « afin de bâtir des solutions concrètes à l’urgence économique et social ».

Selon l’Elysée, il leur a demandé de s’engager à ne pas augmenter les tarifs bancaires pour les particuliers en 2019 et à plafonner les frais d’incidents bancaires à 25 euros par mois pour les populations les plus fragiles.

Cette dernière mesure pourra bénéficier, selon la Banque de France, à 3,6 millions de personnes.

« Ces engagements représentent 500 à 600 millions de pouvoir d’achat redistribués au bénéfice des Français », a expliqué la présidence française dans un communiqué publié à l’issue de la réunion.

Le président Macron a également demandé aux acteurs du secteur bancaire de s’engager sur un accompagnement des artisans, commerçants et des petites entreprises qui sont « le plus durement touchés par la crise actuelle, les blocages et les dégradations ».

Lundi, le Conseil national des centres commerciaux (CNCC) a indiqué que la fréquentation des commerces a reculé de 17 % depuis le début du mouvement des « Gilets jaunes », espérant que les annonces du président Macron « seront de nature à ramener les clients dans les sites commerciaux », avant la fin de l’année.

Par ailleurs, la Banque de France a demandé au médiateur du crédit de se mobiliser pour répondre « en urgence » aux demandes des entreprises, notamment au travers du dispositif des Correspondants Très Petites Entreprises (TPE).

En plus des mesures annoncées, le président Macron a aussi demandé aux acteurs bancaires de prendre une part active aux concertations qui seront menées sur le territoire à partir du 15 décembre prochain et de proposer d’ici au début du mois de mars des mesures pour l’accès à des crédits pour que les particuliers financent « plus facilement » leurs investissements liés à la transition écologique (achat de voitures, changement d’une chaudière ).

Les acteurs du secteur bancaire sont sollicités de prendre en compte des situations « complexes » liées aux accidents de la vie pour les travailleurs.

Ces mesures viennent à peine quelques heures depuis les annonces faites lundi soir dans une allocution télévisée qui a été suivi par plus de 21 millions de Français.

Parmi les annonces figurent l’augmentation, dès 2019, le salaire d’un travailleur au Smic (salaire minimum) de 100 euros par mois et les heures supplémentaires qui seront versées sans impôts ni charges.

« Je demanderai à tous les employeurs qui le peuvent de verser une prime de fin d’année (ni impôts, ni charges) », a-t-il ajouté, reconnaissant que l’effort qui a été demandé aux retraités a été « trop important et il n’était pas juste ».

A cet effet, la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG), un prélèvement obligatoire qui participe au financement de la sécurité sociale et de l’assurance chômage, sera annulée pour les retraités gagnant moins de 2 000 euros par mois, a-t-il annoncé, mais il a refusé de revenir sur l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), une des revendications clé des « Gilets jaunes ».

Cependant, les « Gilets jaunes » ont indiqué qu’ils restent mobilisés jusqu’à la satisfaction « totale » de leurs revendications, notamment le retour de l’ISF, la modification du système représentatif et l’instauration d’un référendum d’initiative citoyenne.