Dans cet entretien, M. Bachir Djeribi revient sur les préoccupations et les problèmes rencontrés par les agences de voyages et sur l’importance de la rencontre nationale annoncée, lundi dernier, par le premier responsable du secteur.
Dans cet entretien, M. Bachir Djeribi revient sur les préoccupations et les problèmes rencontrés par les agences de voyages et sur l’importance de la rencontre nationale annoncée, lundi dernier, par le premier responsable du secteur.
El Moudjahid : Pourriez-vous nous livrer votre point de vue sur la prochaine rencontre nationale des agences de voyages ?
M. Bachir Djeribi : Tout d’abord, je tiens à saluer les efforts du ministre de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de l’Artisanat, M. Amar Ghoul, pour avoir pris cette initiative avec les agences de voyages. Nous l’avons attendue impatiemment et nous l’accueillons à bras ouverts. On ne peut pas gérer un ministère sans avoir une idée exacte de la réalité du terrain, sans connaître les vrais problèmes et les préoccupations des professionnels du secteur du Tourisme. La part de ce secteur dans le développement de l’économie nationale est de contribuer à faire sortir notre pays de sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. C’est une revendication qui date de plusieurs années. Je trouve regrettable le fait qu’il n’y avait aucune réaction ou une réponse de la part des pouvoirs publics à cette revendication. Concernant la déclaration du ministre sur l’encouragement des agences de voyages spécialisées dans le réceptif, à mon avis, c’est un point très important, car l’Algérie a besoin réellement, aujourd’hui, de développer cette activité et d’encourager les professionnels qui font le réceptif, et les Algériens pour connaître leur pays, mais la question qui se pose, c’est de savoir pourquoi les Algériens partent à l’étranger au lieu de visiter leur pays.
Pensez-vous que, dans la situation actuelle, l’on peut convaincre les citoyens de passer leurs vacances ici, en Algérie, et développer le tourisme réceptif ?
À mon avis, on ne peut pas arriver à convaincre les citoyens de passer leurs vacances ici en Algérie du jour au lendemain tant que la demande dépasse l’offre, et il est important de préciser que les gestionnaires d’hôtels savent que l’offre dépasse la demande, ils ne font aucun effort sur le plan de l’hygiène, de l’amélioration des services et des tarifs. Le plus grave, c’est que l’Algérie est le seul pays au monde où l’on pratique les mêmes tarifs tout le long de l’année, alors qu’il y a une basse saison, une haute saison et une moyenne saison. Pour votre information, il y a seulement un seul complexe en Algérie qui respecte les saisons, c’est celui des Andalouses.
Selon vous, quel est le plan d’urgence à proposer lors de cette réunion ?
Je pense qu’il y a plusieurs urgences, mais celle qui doit prévaloir impérativement concerne les agences de voyages du Sud et de l’Extrême Sud qui sont dans une situation catastrophique depuis fin mars 2010. Les professionnels, depuis cette fermeture, sont confrontés à de grands problèmes. Notre syndicat maintient à ce jour ses revendications quant à la nécessité de régler, notamment, le problème des visas, car il y a une demande importante des étrangers qui veulent visiter notre pays, surtout le Sud.
La délivrance des visas demande beaucoup de temps, en raison du fait qu’il y a plusieurs intermédiaires. Pour résoudre ce problème, notre syndicat a demandé de réduire le nombre d’intervenants, ce qui permettra, en conséquence, de supprimer le problème de la lenteur des procédures administratives et d’encourager également le tourisme réceptif.
À cet effet, j’insiste sur la nécessité de supprimer aussi les dettes fiscales et parafiscales des agences de voyages du Sud qui ne peuvent plus continuer à travailler.
Je précise que ce n’est pas la dette fiscale qui pose problème, mais ce sont les pénalités de 25% qui font augmenter les dettes. La suppression de ces dettes va donner certainement un nouveau souffle à ces agences.
Makhlouf Aït Ziane