Le P-DG de Cevital considère qu’il s’agit beaucoup plus d’un problème de compréhension en soulignant le souci de son groupe de contribuer au bien-être de la nation.
Le patron du groupe Cevital a estimé, hier, que le gouvernement a été induit en erreur sur le dossier Michelin-Algérie. Le patron de Cevital a révélé qu’au mois de juin, avant la conférence de presse au cours de laquelle il a annoncé l’accord avec Michelin, les responsables des deux entreprises (Cevital et Michelin) sont allés voir les anciens ministres de l’Industrie et du Travail. Ils souhaitaient leur donner la primauté de l’information.
L’ancien ministre du Travail avait bien accueilli leur argumentaire contrairement à l’ancien ministre de l’Industrie, Chérif Rahmani. C’est ce dernier qui a envoyé une lettre au notaire pour lui dire que nous allons exercer le droit de préemption sur l’affaire Michelin. “J’espère que c’est un problème de compréhension”, a indiqué Issad Rebrab, soulignant que Cevital est une entreprise citoyenne respectueuse de la loi, de l’État et soucieuse de contribuer au bien-être de la nation. Déroulant l’historique de l’affaire, Issad Rebrab a indiqué qu’il y a huit ans, Cevital a été approché par Michelin qui déjà considérait son usine de Bachdjerrah comme non économique, pour réaliser une usine de taille économique qui a besoin de 150 hectares dans le cadre du projet de Cevital de développement d’un ensemble industriel majeur à Cap Djinet. Ce projet n’ayant pas été autorisé par le gouvernement de l’époque, l’action fut abandonnée. Issad Rebrab rappelle qu’avec la crise, il y a plus d’un an, Michelin est revenu voir Cevital. “Son usine algéroise était structurellement déficitaire. Elle ne pouvait pas se développer parce que sa petite taille et son enclavement empêchent l’unité de devenir compétitive”, explique le patron de Cevital. Michelin, soucieuse de préserver les emplois de ses collaborateurs, voulait faire appel à l’aide et au savoir-faire de Cevital pour régler les problèmes sociaux que la fermeture inévitable de l’usine entrainerait. “Cevital, entreprise responsable socialement, a accepté de tout faire pour que les travailleurs de l’unité de Bachdjerrah trouvent un emploi de qualité dans ses autres unités, de prendre en charge le passif de l’usine Michelin et de trouver une formule qui valorise le site de Bachdjerrah”, souligne Issad Rebrab.
Le projet de Cevital pour le site de Bachdjerrah étant aujourd’hui un site urbain, Cevital a décidé qu’il n’était pas raisonnable pour sa part de l’utiliser pour la construction d’un complexe industriel. Elle a préféré plutôt y réaliser trois grands projets, ayant une valeur sociale élevée : un hôpital américain de classe mondiale, qui permette aux médecins algériens, dont les qualités sont réelles, de traiter les malades les plus importants en utilisant les technologies les plus avancées et éviter ainsi de transférer nos malades à l’étranger ; un ensemble éducatif modèle, comprenant une série d’établissements d’enseignement, allant du primaire à la fin du secondaire ainsi qu’une université de management de niveau international et, enfin, un centre commercial et de loisirs qui mette à la disposition de la population algéroise des installations de qualité pour la consommation et les loisirs urbains.
Issad Rebrab a indiqué que son groupe avait déjà envisagé la possibilité de construire ailleurs une usine économiquement viable pour les pneumatiques avec une production de 2 millions de pneus par an pour les poids lourds et 5 millions de pneus par an pour les véhicules légers. Ce qui nécessite 150 hectares. Michelin avait même offert, si les pneus du groupe privé algérien s’adressaient à un segment différent du sien, de convenir avec Cevital de l’utilisation de son réseau de distribution mondial pour les exportations requises, car le marché algérien est de 600 000 pneus par an pour les poids lourds et 4 millions de pneus par an pour les véhicules légers.
“Dans le projet Michelin de Bachdjerrah, Cevital veut apporter une contribution au bien-être urbain d’Alger”
Rappelant ce qui a été rapporté par la presse quotidienne, le président du Groupe Cevital indique clairement que Cevital a signé un accord avec Michelin par lequel une augmentation de capital lui donnerait la majorité dans l’entreprise Michelin Algérie. “Il ne s’agit nullement d’une cession mais bien d’une augmentation de capital”, indique Issad Rebrab.
Ce qui n’entre pas dans le champ de la loi sur le droit de préemption. Issad Rebrab insiste aussi sur le fait que le texte de la loi des finances 2014, permettant les opérations de préemption sur les opérations d’accroissement de capital, ne peut être utilisé rétroactivement car cela pourrait créer un précédent préoccupant. “Si celui-ci le souhaitait et le lui demandait, elle pourrait réaliser un projet industriel non polluant rentable et créer plus de 1 000 nouveaux emplois, même si elle ne croit pas que cela serait approprié pour un site urbain.” Issad Rebrab affirme que “Cevital n’est pas une entreprise à la recherche du profit, sans considération pour les travailleurs ou la société algérienne”. C’est une entreprise citoyenne responsable, “dont toutes les actions sont transparentes et soumises au regard du citoyen et de l’État”.
Elle se veut “le meilleur employeur en Algérie et travaille sans relâche à le devenir”. Issad Rebrab indique que “dans le projet Michelin de Bachdjerrah, Cevital veut apporter une contribution au bien-être urbain d’Alger. Elle est disposée à la discussion avec l’État et avec les autres acteurs sociaux et administratifs pour trouver la meilleure formule pour le bien-être des Algérois et pour l’intérêt de la nation”.
M. R.