La conférence organisée par le FCE, jeudi à Oran, et qui portait sur le “Project Finance”, a été une occasion pour les nombreux participants de débattre de la question de la disponibilité financière pour soutenir des projets d’investissements structurants. Mais ce sont surtout les déclarations du président du FCE qui ont retenu l’attention des journalistes alors qu’Ali Haddad s’était livré, dans son allocution d’ouverture, à une démonstration sur le rôle prépondérant du secteur privé dans l’économie algérienne. Et pour cause, il affirmera que deux emplois sur trois sont créés par les entreprises privés pourvoyeuses “de 80% de la richesse dans notre pays”. Pour autant, Ali Haddad défendra l’image de l’entreprise privée algérienne ternie par certaines pratiques de chefs d’entreprise (non-déclaration des salariés, fraude fiscale). “L’entreprise privée est une entreprise digne qui fait travailler des familles, on n’a pas le droit de la discréditer”, dira-t-il. Et de s’exprimer au sujet de l’ampleur du travail au noir dans l’industrie : “Il n’y a là absolument rien qui me choque. Ce qui me choque, c’est l’informel.” Plus loin, en référence aux polémiques cycliques sur ses liens privilégiés avec le pouvoir, le président du FCE voudra, une fois de plus, clarifier la situation : “Ali Haddad n’a pas de couleur politique et nous sommes seulement dans l’économie, et si certains veulent nous mener vers d’autres terrains, nous leur répondrons que nous ne sommes pas concernés par la politique.” De même, il fera l’impasse sur ses passes d’armes verbales avec la SG du PT, réitérant qu’il n’avait de problème avec personne et respectait tout un chacun.
Ali Haddad évoquera également la possibilité des financements extérieurs pour soutenir des projets de développement compte tenu des contraintes du Trésor public induites par la baisse des prix du pétrole. Dans ce cadre, l’intervenant expliquera que “le marché des capitaux doit s’appuyer sur des investissements privés. Nous avons reçu un fonds d’investissement islamique saoudien, ainsi que le fonds de garantie allemand Hermes qui nous propose 10 milliards de dollars en fonds privés”, précisant qu’aujourd’hui, sur ce créneau, l’Algérie n’aura pas de difficulté à trouver des financements. Mais par contre et vis-à-vis de la note B de la Coface rétrogradant l’Algérie, le président du FCE sera plus tranchant : “Eux, ce sont des Européens, ils nous classent comme ils veulent, mais nous, Algériens, savons très bien où est notre place, nous sommes très bien classés et je n’accepte que la première place”, rejetant aussi l’appréciation sur le climat des affaires en Algérie jugé négatif.
Quant à la présentation du produit “Project Finance” comme moyen de financement de grands projets capitalistiques, nombre de chefs d’entreprise n’ont pas caché leur déception puisqu’il ne s’adresse pas aux PME/PMI. Ils ont alors rappelé que seul un tissu de PME/PMI est capable de créer des emplois et de la croissance sur le long terme.
