Veillant au maintien des principes de moralité, de probité, de compétence et de dévouement indispensables à l’exercice de la médecine, et à l’observation, par tous ses membres, des devoirs professionnels, ainsi que des règles édictées par le code de déontologie en ses multiples articles, le conseil régional de l’ordre des médecins demeure encore inconnu par beaucoup de citoyens, et reste si nié par les pouvoirs publics qui ne l’associent point au devenir de la santé publique et à l’exercice médical.
Le président de l’ordre des médecins de la région « ouest » le docteur Benkadda Mohamed El Bachir a rendu visite au journal « Réflexion » et s’est confié à bâtons rompus aux journalistes et en présence du président directeur général, M. Belhamideche Belkacem , sur de multiples sujets sur l’organisme qu’il préside, ainsi que d’autres thèmes, liés à l’éthique et la déontologie en médecine. Pour rappel, le médecin Benkadda Mohamed El Bachir, âgé de 58 ans, est originaire de la ville de Mazouna , titulaire d’un doctorat en médecine générale, obtenu en 1982 et d’un second diplôme d’études médicales spécialisées en chirurgie en 1987,exerce à titre privé en cette qualité, et occupe le poste de président du conseil régional de l’ordre des médecins des wilayas d’Oran, Mostaganem et de Mascara) depuis le 28 Mai 2017 suite au décès du professeur Khaznadjar.
« L’ordre des médecins n’est pas
un syndicat »
Abordant le sujet de l’ordre des médecins, le chirurgien a relevé que le conseil de l’ordre des médecins a été institué par décret présidentiel et rassemble à ce jour 8000 médecins inscrits, mais demeure si nié, largement marginalisé et n’est presque point consulté sur les diverses questions de la santé publique. Ce dernier a rappelé encore que l’ordre des médecins n’est pas un syndicat, mais un organisme public qui veille au maintien des principes de moralité, de probité, de compétence et de dévouement indispensables à l’exercice de la médecine, et à l’observation, par tous ses membres, des devoirs professionnels, ainsi que des règles édictées par le code de déontologie en ses multiples articles. Il assure également la défense de l’honneur et de l’indépendance de la profession médicale, ses missions sont accomplies par l’intermédiaire de ses conseils régionaux.
« L’erreur médicale est liée à plusieurs paramètres »
Suite à une question sur l’erreur médicale, le président de l’ordre des médecins a répondu que l’erreur médicale reste à définir et dépend de plusieurs paramètres. Cette dernière n’incombe pas uniquement aux médecins, elle demeure liée à la disponibilité des moyens mis à la portée du médecin et du lieu d’exercice. Certes, des erreurs médicales sont commises et ne doivent plus rester impunies, un débat sur le thème doit se tenir et impliquer tous les partenaires concernés, pour la définition de l’erreur médicale.
« L’avortement n’est toléré que pour sauver des vies »
Répondant à une autre question, le médecin a déclaré que l’avortement reste un crime prohibé par la loi, mais, il peut se tolérer à titre exceptionnel. En ce sens, le docteur a cité, entre autres, les cas d’inceste commis par certains membres de la famille, le viol, et plus particulièrement en cas de menace de mort de la parturiente. Il a souligné à ce titre, qu’une « fatwa » du haut conseil islamique va dans ce sens et autorise l’avortement pour sauver des vies menacées de mort.
« Les honoraires médicaux ne sont pas exagérés »
Approchant le thème relatif à la perception d’honoraires jugés assez élevés par les malades, le docteur a estimé que les rétributions des consultations ou autres actes médicaux ne sont pas trop exagérés et répondent juste aux tarifs pratiqués, de par le monde. Par contre, il a précisé que les tarifs fixés par la règlementation doivent être révisés et se conformer avec le cout de la vie.
« La mortalité post-natale et néonatale est due à de multiples causes »
Quant à une question sur le taux élevé de la mortalité post-natale et néonatale, posée par le président directeur général de la publication, le chirurgien a répondu que cette dernière n’est pas forcément liée à l’accouchement mal pratiqué, mais, elle reste secondaire à plusieurs causes, dont l’immaturité de certains organes du nouveau-né, la naissance prématurée , à certaines déformations organiques du bébé , à la souffrance fœtale , ainsi que de diverses maladies congénitales.
En conclusion, le président du conseil régional de l’ordre des médecins a tenu à remercier vivement le wali de Mostaganem, M.Abdelwahid Temmar, pour le vif intérêt qu’il porte aux cancéreux et ses multiples efforts qui se sont soldés par la réalisation d’une unité d’oncologie au service de la pédiatrie de l’hôpital « Ernesto Che Guevara ». Il a également annoncé l’organisation au mois de Septembre d’une journée d’étude sur l’éthique et la déontologie à Mostaganem , en lançant un appel aux citoyens , aux associations et aux membres de la société civile de se rapprocher de l’organisme public, pour s’informer sur ses missions et adresser leurs préoccupations à l’exercice de la médecine et son corps.