Le président du conseil national de l’ordre des pharmaciens : Réhabiliter la fonction de l’officine

Le président du conseil national de l’ordre des pharmaciens : Réhabiliter la fonction de l’officine

DSC_0267.JPG«Le champ d’action des pharmaciens a été élargi dans la nouvelle loi sanitaire. L’éducation thérapeutique fera partie du travail du pharmacien. Aujourd’hui, le pharmacien sera dans la prise en charge du malade, notamment les maladies chroniques, l’asthme», a indiqué, hier, Lotfi Benbahmed, président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens sur les ondes de la chaîne III. M. Benbahmed, qui s’exprimait dans le cadre de l’émission «L’invité de la rédaction», a expliqué qu’«il a été créé le statut de pharmacien assistant dans la loi. Cela va permettre de recruter de nombreux pharmaciens formés à travers les 11 facultés de pharmacie à l’échelle nationale, afin d’avoir une véritable carrière d’assistant, et qui partageront, au même titre que les pharmaciens titulaires, la responsabilité pharmaceutique». Il ajoute que «l’éducation thérapeutique, en tant qu’ordre, doit permettre de remédicaliser l’officine. La pharmacie ne doit pas commercialiser des produits cosmétiques, mais abriter de véritables praticiens, car cela est fondamental pour la santé publique». La deuxième modification importante, selon M. Benbahmed, est la notion d’établissement pharmaceutique.

«Jusqu’à aujourd’hui, il existe des opérateurs, comme les grossistes, les importateurs ou producteurs, mais leur statut n’était pas bien défini. Le nouveau statut va permettre de mettre en place la procédure, non seulement pour les agréer, mais aussi pour les bonnes pratiques et assurer la disponibilité des produits et leur qualité, notamment par la territorialité afin d’éviter le problème des pénuries de médicaments», a indiqué M. Benbahmed.

En ce qui concerne le problème de la disponibilité du médicament, l’invité a estimé qu’«actuellement, c’est un problème mondial, dans beaucoup de pays, un certain nombre de molécules peuvent manquer. Il était important que leur responsabilité soit engagée. Les laboratoires à travers le monde priorisent l’approvisionnement lorsqu’il y a une pénurie, les pays ont une responsabilité engagée, il est important que l’Algérie le fasse. Aujourd’hui, l’Algérie s’est engagée à travers les directives du Président de la République à la prise en charge de certaines maladies, comme les maladies chroniques. Il est clair que nous allons vers des dépenses importantes, mais ces dépenses doivent être régulées afin que l’ensemble de la population soit pris en charge à travers des dispositifs rigoureux qui encadrent le médicament, ces dépenses doivent être rigoureusement régulées. Nous allons mettre en place les bonnes pratiques de distribution qui n’étaient pas énoncées dans notre réglementation, la nouvelle loi mettra en place les bonnes pratiques de distribution qui permettront d’assurer la traçabilité du médicament». S’agissant de la phytothérapie, M. Benbahmed a souligné qu’«il y avait un vide juridique en Algérie qui fait que certains herboristes vendent tout et n’importe quoi. Aujourd’hui, le Conseil national de l’ordre des pharmaciens est satisfait que, dans la loi, la phytothérapie soit ajoutée à la définition du médicament».

L’intervenant a assuré que la nouvelle loi sanitaire a aussi mis en place un article afin de lutter contre les médicaments contrefaits qui passent par les herboristes qui ramènent des médicaments contrefaits sous forme de gélule en complément alimentaire.

«Nous avons attiré l’intention des ministères concernés afin de combattre ces pratiques qui nuisent à la santé publique. Nous militons aussi pour un programme d’importation de cinq années qui correspond à l’enregistrement et qui permettra d’assurer une disponibilité continue des médicaments», a indiqué M. Benbahmed.

Importante rencontre algéro-française sur la santé, en décembre prochain, et inauguration de l’usine de Sidi Abdallah en février 2016

Les premières journées algéro-françaises sur la santé auront lieu les 2 et 3 décembre prochain à Alger, a-t-on appris, en marge de l’audience accordée par M. Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, à l’ambassadeur de France en Algérie, M. Bernard Émié, jeudi après-midi, au siège de son département ministériel. Passant en revue les différents chantiers en cours, les deux parties ont abordé l’état des préparatifs de l’organisation des 1res journées algéro-françaises sur la santé, qui se tiendront les 2 et 3 décembre à Alger, et couvriront tous les secteurs d’activité, comme le médicament, les équipements, les services médicaux, la formation et l’ingénierie hospitalière.

Dans le domaine de l’industrie pharmaceutique, Abdelmalek Boudiaf a évoqué avec Bernard Émié l’état d’avancement de la réalisation de l’usine de production de médicaments de Sidi Abdallah, qui sera la plus importante usine d’Afrique, et qui devra être inaugurée en février prochain. Dans ce cadre, l’ambassadeur de France a fait part au ministre de la Santé de la volonté d’un autre grand laboratoire français d’investir en Algérie pour la production de médicaments à usage humain.