Cette visite est la première à ce niveau du plus haut responsable libyen. Le président libyen s’est longtemps fait prier avant de faire le voyage dans la capitale algérienne. Sa visite annoncée à plusieurs reprises par le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, a, en effet, à chaque fois été reportée.
Le président du Conseil national de transition (CNT) libyen, Mustapha Abdeldjallil était attendu hier pour une visite officielle à Alger à l’invitation du président Abdelaziz Bouteflika.
Cette visite est la première à ce niveau du plus haut responsable libyen , qui s’est fait longtemps prier avant de faire le voyage dans la capitale algérienne, alors que sa visite annoncée à plusieurs reprises par la chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci , a été à chaque fois reportée.
Selon Alger, la visite du numéro un libyen s’inscrit dans le cadre de la « consolidation des traditions de concertation et de coopération entre les deux pays et des moyens à même de les développer dans divers domaines à la hauteur des aspirations des deux peuples frères ».
Elle offrira l’opportunité de se concerter sur les derniers développements survenus dans la région à la lumière des récents évènements et des défis qu’ils imposent et permettra aux deux parties de procéder à un échange de vues sur les différentes questions arabes et internationales d’intérêt commun», a-to n souligné , dans une claire allusion à la situation intérieure libyenne mais aussi et surtout aux développements induits par la partition du Mali et les graves conséquences qu’elle pourrait avoir sur le devenir de l’importante communauté touarègue de Libye.
Il faut par ailleurs rappeler que les relations entre Tripoli et Alger avaient traversé des mois durant une crise avec des accusations mutuelles dont la plus étonnantes a été celle du ministre algérien de l’intérieur Daho Ould Kablia qui a douté jusqu’au bout de l’arrivée au pouvoir du CNT, avant de se rendre à l’évidence.
l’Algérie était également accusée par le CNT de porter secours au régime de Kadhafi. Tandis que Alger a reproché aux combattants du CNT d’être instrumentalisés par l’Otan et l’Élysée, l’Algérie a été l’un des derniers pays à reconnaître les nouvelles autorités libyennes. Fin août dernier, une partie de la famille Kadhafi a trouvé refuge en Algérie où elle est accueillie dans une résidence d’État. Après des demandes répétées d’extradition,Tripoli a calmé le jeu et s’est résigné à l’asile reçu par les proches de Kadhafi.
Depuis les relations entre les deux pays se sont nettement améliorées et le président Abdelaziz Bouteflika a rencontré Mustapha Abdeljalil à deux reprises à Doha et à Tunis. Début mars 2012, Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, s’est rendu en visite de travail à Tripoli à l’invitation de son homologue libyen Achour Saâd Ben Khayal pour normaliser les relations entre les deux pays.
Le chef de la diplomatie algérienne a, entre autres sujets, discuté des questions sécuritaires. Medelci a été suivi par Daho Ould Kablia, ministre de l’Intérieur, qui a signé à Tripoli des accords de coopération. L’Algérie s’est engagée notamment à assurer des formations pour la future police libyenne. Daho Ould Kablia a également discuté de la question de la surveillance des frontières terrestres entre les deux pays voisins.
Mokhtar Bendib