Différents dossiers ont été traités durant ces deux jours
Le flux des armes libyennes, le désarmement des milices, la sécurité aux frontières et le dossier de la famille du guide libyen au menu de cette visite. Le réchauffement progressif entre l’ Algérie et la nouvelle équipe dirigeante de la Libye voisine entame un nouveau cap avec la visite du chef du CNT en Algérie depuis avant-hier. Annoncée depuis des mois, la volonté de rapprochement et l’amorce du dialogue entre les deux pays partageant 1000 km de frontière commune. La visite de deux jours du président du CNT libyen, Mustapha Abdeljalil, en Algérie offre l’opportunité de concertation sur les derniers développements survenus dans la région. La menace que représente le flux des armes libyennes à travers la bande frontalière avec l’Algérie et d’autre pays voisins, dont les premières conséquences directes sont illustrées par le putsch au Mali, fera également l’objet de discussions entre les deux parties. De même, le retour à la normale différé par une instabilité interne exacerbée par les difficultés des nouvelles autorités à concrétiser l’opération de désarmement des milices et à mettre un terme aux conflits tribaux et à l’effusion de sang générée dans leur sillage ne manquerait pas d’être au menu des discussions et échanges. La sécurité aux frontières entre les deux pays et le dossier de membres de la famille du guide déchu, feu Mouamar El Gueddafi seraient à bien des égards à l’ordre du jour de ladite visite. Les récents événements et les défis qu’ils imposent seront également passés en revue par les deux parties. Le chef du CNT est arrivé dimanche à Alger pour une visite officielle de deux jours à l’invitation du Président Abdelaziz Bouteflika. Officiellement, cette visite «offrira l’opportunité de se concerter sur les derniers développements survenus dans la région à la lumière des récents évènements et des défis qu’ils imposent et permettra aux deux parties de procéder à un échange de vues sur les différentes questions arabes et internationales d’intérêt commun», selon un communiqué de la Présidence de la République. Cette visite a été précédée par deux rencontres successives entre le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika et le président du CNT en présence de l’émir du Qatar Cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani à la mi-novembre à Doha. Dans cette démarche de rapprochement à petits pas, les ministres de l’Intérieur des deux pays ont signé un protocole d’accord à Alger, notamment sur l’organisation de patrouilles communes aux frontières et d’échanges d’informations sécuritaires sur la région en mars dernier. Le sort des investissements et équipements de la Sonatrach en Libye, la circulation des personnes entre les deux pays figureront aussi à l’ordre du jour des négociations. Le président de la République avait réaffirmé son attachement au renforcement des liens avec Tripoli dans un message au président du CNT libyen le 26 décembre dernier, à l’occasion de la fête de l’indépendance de la Libye. La position de l’Algérie s’était alignée sur celle de l’Union africaine (UA) réclamant dans un premier temps un dialogue sans exclusif pour une solution pacifique au conflit et avait exprimé de vives réserves sur l’intervention étrangère, notamment le soutien militaire de l’Otan aux rebelles. La reconnaissance officielle du CNT n’est intervenue qu’en septembre 2011 dans le sillage de l’UA. De nombreux membres de la famille du colonel El Gueddafi, dont sa fille Aïcha, ses frères Mohamed et Hannibal, sa mère Safiya, ont été accueillis à titre humanitaire en Algérie. Certaines sources indiquent que depuis quelque temps, Tripoli réclame leur extradition pour qu’ils puissent être jugés en Libye.