Les attaques virulentes d’Amar Saâdani, dirigées récemment contre le Département de renseignement et de sécurité (DRS) et de son premier responsable, continuent de susciter étonnement et indignation. Dans une déclaration rendue publique jeudi, le président de l’Organisation des patriotes algériens (OPA), Chabane Boudemagh, exprime sa consternation face à cette “agression effective” commise contre un organe de sécurité du ministère de la Défense nationale. Pour l’ancien colonel du DRS,
Saâdani est le porte-voix de forces qui contribuent à “des manœuvres déstabilisatrices perverses” qui sont à l’origine de cette “grave dérive”. “Nous dénonçons avec vigueur le contenu des accusations belliqueuses colportées à l’encontre de l’institution, des hommes et des femmes qui la composent”, souligne Boudemagh. Plus encore, les propos tenus par le SG du FLN sont interprétés comme des accusations portées contre l’ensemble des effectifs “passés, présents et futurs” du DRS. Pour cette raison, le responsable de l’OPA met en garde contre “toute tentative de déstabilisation des équilibres constitutionnels”, comme il met les autorités civiles et militaires devant leurs responsabilités, les invitant à répondre “avec toute la rigueur de la loi” devant une infraction qui porte préjudice à “la sécurité de l’État”. Rappelant le contexte dans lequel s’inscrivent les sorties médiatiques du chef de l’ex-parti unique, il relève que la conjonction de ces accusations, à deux mois de l’élection présidentielle, “exprime l’agonie d’une clientèle politique” qui cherche à “pérenniser un système sous la seule autorité du capital privé et (à) s’assurer l’impunité du fait d’accaparement illégal de ce même capital, par le biais des malversations”. Dans ce cadre, il est fait cas de “prétexte fallacieux de l’impératif de stabilité” se traduisant par “la neutralisation de tout instrument de contrôle et de toute institution dont la mission ne se conjuguerait pas aux intérêts privés” et par la prise en otage de tout le pays. Pour le président de l’OPA, cette situation “habilite tout Algérien patriote de concourir à faire prendre, par les autorités respectives, les mesures que commande la sauvegarde des institutions de la République”. Plus loin, Boudemagh revient sur sa qualité d’ancien officier supérieur du DRS, et révèle qu’à l’instar de l’ensemble des personnels des corps constitués appartenant à l’ANP, il se considère “cible” des attaques de Saâdani et, donc, se réserve le droit de poursuivre celui-ci devant les juridictions compétentes. “Nous sommes et serons indéfectiblement solidaires de l’institution et de ses hommes, en toute circonstance”, indique-t-il, en promettant de réagir “avec force” lorsqu’il s’agit de “libérer l’État de l’emprise des intérêts claniques et mercantilistes”, et en assurant qu’il apportera, “le cas échéant, la réponse la plus appropriée à toute hostilité”.
H. A