Le président de l’association nationale des exportateurs algériens affirme: « La volonté politique fait défaut »

Le président de l’association nationale des exportateurs algériens affirme: « La volonté politique fait défaut »

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«Afin de gagner des marchés, il est impératif pour les exportateurs nationaux de pouvoir disposer d’un accompagnement financier à l’étranger.»

Le président de l’Association nationale des exportateurs algériens «Anexal», Ali Bey Nasri, s’est exprimé, hier sur les ondes de radio Chaîne III. «Gagner des marchés à l’étranger passe par des préalables relevant de l’Etat», fait savoir le président. Il ajoute dans ce contexte, que les exportateurs algériens sont en train de se mettre en ordre de bataille, expliquant, le rôle que doit jouer l’Etat pour synchroniser, coordonner et faciliter une politique d’accompagnement logistique et bancaire, dont les opérateurs économique ont grandement besoin pour investir durablement les marchés à l’étranger. Abordant le déploiement des opérateurs économiques sur le continent africain, il a fait savoir que l’organisation récente, par l’Algérie, d’une foire commerciale à Nouakchott, la capitale de la Mauritanie, est un bon début pour acquérir le marché africain. Il qualifie le passage de l’Algérie de très réussi, soulignant, en outre la participation de 170 entreprises algériennes, tous secteurs confondus. On note, dans ce contexte, que le but d’organiser un Salon international est «l’échange et la prospection de nouveaux marchés».Il signale que lors du déroulement de cet événement, «de nombreux contacts avaient été établis avec des partenaires mauritaniens», ajoutant que celui-ci avait donné lieu à la création d’un Conseil d’affaires algéro-mauritanien.

Le rôle des foires d’exposition dans le développement commercial est loin d’être insignifiant. Il reste même le premier but de l’organisation d’une foire internationale.

Les entreprises qui exposent, s’ouvrent aux marchés mondiaux et donc à l’export.

Le président de l’Anexa, ajoute, dans ce même sillage, que l’inauguration de cette foire avait permis une réappropriation du marché mauritanien, «que nous avions perdu depuis longtemps». Pour lui, la présence en force des exportateurs nationaux à cette exposition commerciale reflète leur grand intérêt à promouvoir leurs productions, autant en direction de la Mauritanie, que vers les pays du continent. Selon le même responsable, la réussite de ce challenge dépend d’une volonté politique.

La question qui s’impose est comment gagner des marchés à l’international, si les lois n’arrangent pas les exportations? «Il y a un certain nombre de préalables à réunir», soulignant la nécessité de réformer la réglementation des changes. Il insiste, en précisant que,la présence d’annexes des banques algériennes dans les pays ouverts aux produits algériens est plus qu’indispensable. «Afin de gagner des marchés, il est impératif pour les exportateurs nationaux de pouvoir disposer d’un accompagnement financier à l’étranger».

L’intérêt de la présence sur le marché mauritanien, un pays, précise-t-il, qui n’importe actuellement d’Algérie que du sucre et de la datte, devrait selon lui, permettre de révéler toutes les lacunes en matière d’exportation, «qu’il s’agisse de la maîtrise de la logistique ou de la maîtrise financière».

Ali Bey Nasri observe que l’Algérie n’exploite que 10% des 6 300 km de frontières avec le reste de l’Afrique. Il propose d’y réaliser dans un premier stade, trois plates-formes économiques dans les régions Est, Ouest et du Centre, à partir desquelles, explique-t-il, des importateurs pourraient venir s’approvisionner en produits nationaux… Dans un autre chapitre, on rappelle que lors d’une journée d’information sur la promotion des exportations hors-hydrocarbures tenue à Constantine, Nasri a considéré que la diversification des exportations hors hydrocarbures passe nécessairement par la facilitation de l’investissement. Pour appuyer ses propos, il a estimé que cet investissement est en mesure d’aider au développement du pays, et à diversifier ses capacités d’exportation pour mieux s’intégrer à l’économie mondiale.

On rappelle aussi, qu’il est primordial de mettre à jour et de multiplier les opportunités d’échanges, d’établir des relations avec les marchés proches de l’Algérie, à l’exemple de l’Union économique de l’Ouest africain et la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).