Avec pour devise « la Patrie et le Devoir », l’Académie militaire interarmes de Cherchell a accueilli hier, le Président de la République, Chef suprême des forces armées et ministre de la Défense nationale, M. Abdelaziz Bouteflika, qui a présidé la sortie de la promotion 2011, baptisée du nom du moudjahid Ali Mendjeli.
Cette sortie est composée de la 39e promotion des officiers stagiaires du cours d’état-major et de commandement (qui ont passé une année de formation au sein de l’Académie), de la 42e promotion des élèves officiers de carrière de la formation fondamentale (qui ont terminé une formation de trois années) et de la 4e promotion de formation militaire commune de base qui a vu, pour la première fois, l’intégration dans ses rangs de sections féminines et d’élèves officiers de la Gendarmerie nationale et de la Sûreté nationale
Le Président de la République, qui avait été accueilli par les plus hauts responsables de la hiérarchie militaire, dont le ministre délégué auprès du ministre de la Défense, M. Abdelmalek Guenaïzia, du général de corps d’armée, chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, et les généraux-majors Ahcen Tafer (commandant des forces terrestres), Habib Chentouf (commandant de la 1re Région militaire) et Malti Abdelghani (commandant de l’Académie interarmes de Cherchell), a ensuite assisté à la cérémonie de prestation de serment, avant de remettre, comme à l’accoutumée, les grades et diplômes aux majors de promotion. Trois de ces majors honorés sont des officiers palestinien, nigérien et syrien.
La cérémonie à laquelle ont également participé des ministres, des hauts fonctionnaires de l’Etat et des membres du corps diplomatique accrédité en Algérie, a été ouverte par le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, qui a fait une intervention remarquée, de même que par le commandant de l’école.
Une cérémonie également ponctuée par les youyous fusant de la tribune réservée aux parents et proches des nouveaux diplômés. Des parents et proches très fiers des résultats et prestations de leurs enfants, de tout jeunes élèves officiers, dont la moyenne d’âge ne dépasse pas les 20 ans, et qui ont applaudi à tout rompre les brillantes exhibitions d’arts martiaux, de mouvements d’ensemble avec et sans armes, et surtout le tableau emblématique de la carte géographique de l’Algérie, effectuée avec les couleurs nationales, et entourée par les éléments de l’ANP, tournés vers l’extérieur, symbolisant ainsi la protection des frontières.
Et c’est très impressionnée que l’assistance a pu assister, sur écran géant, à la retransmission, en direct, des exercices effectués en haute mer par des éléments de la marine nationale, comprenant un débarquement héliporté de fusiliers- marins sur un navire et un exercice de sauvetage lors d’une prise d’otages, ainsi qu’un exercice d’évacuation médicale effectuée par des hélicoptères de sauvetage et de recherche de dernière génération (Merlin EH10 et Super Lynx 300).
Dans ce contexte, la voix off du commentateur expliquera que, depuis le tragique naufrage du « Béchar », l’Algérie, sous les orientations du Président de la Pépublique, a mis au point un programme d’acquisition de moyens, de matériels et de formations technologiques pointues, pour se doter de systèmes de sauvetages ultraperfectionnés, et de forces d’intervention rapide, tant en mer que dans les zones enclavées, « pour que ce drame ne se renouvelle plus jamais ».
Aussi, il est prévu que l’Algérie réceptionne, avant la fin de l’année, de gros navires remorqueurs pour les sauvetages en haute mer, nous a-t-on annoncé, spécifiant que les moyens débloqués, grâce au premier magistrat du pays, « vont nous permettre de devenir l’une des plus grandes et importantes unités de sauvetage en Méditerranée et dans le désert ».
La cérémonie s’est achevée sous les ovations ininterrompues de l’assistance, par les démonstrations de saut en parachute, exécuté avec maestria, par les éléments des forces spéciales, qui ont surgi, on ne sait d’où, avec des parachutes aux couleurs du drapeau, brandissant le pavillon de l’école et atterrissant au pied même de la tribune d’honneur.
Par la suite, le Chef de l’Etat a procédé à l’inspection de la direction de l’enseignement supérieur et de la direction générale des enseignements, avant de rendre hommage à la famille du défunt moudjahid Ali Mendjeli, et de signer, à la fin, le Livre d’or de l’Académie, qui regorge de signatures prestigieuses, nous a-t-on dit.
Et c’est dans une ambiance festive que les élèves officiers des promotions sortantes de l’année 2011 ont pu rejoindre leurs parents à la fin de cette cérémonie.
« Je veux vous dire toute ma joie et ma fierté de voir aujourd’hui mon fils faire partie de cette élite qui, un jour, protégera sa patrie envers et contre tous », résumera si bien ce père d’élève officier, incapable de retenir ses larmes devant les prestations exécutées par son fils et ses nombreux camarades de promotion.
Amel Zemouri
L’Académie militaire interarmes de Cherchell : Première institution de formation militaire
Créée en juin 1963, l’Académie militaire interarmes de Cherchell est la première institution de formation à caractère militaire des forces armées algériennes.
Elle commencera le cycle de formation avec le recyclage des officiers et sous-officiers de l’ALN et la formation des premières promotions d’officiers de réserve en 1969. En 1974, l’Ecole est réorganisée en faculté militaire interarmes avec la mise en place du cours d’état-major et cours de perfectionnement d’officiers de carrière. En 1979, elle devient Académie militaire avec pour mission la formation supérieure au profit des officiers.
A partir de 2007, et en application des directives du Haut Commandement de l’ANP et dans le but d’uniformiser la formation, l’Académie entamera l’application d’un nouveau système de formation militaire et universitaire sous la tutelle pédagogique du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
A. Z.
Ahmed Gaïd Salah, général de corps d’armée, chef d’état-major de l’ANP
«La paix et la sécurité sont d’ores et déjà une réalité concrète dans notre pays»
«La paix et la sécurité sont d’ores et déjà une réalité concrète dans notre pays, sans exagération aucune. Nous en remercions Dieu pour cela, et sa consolidation demeure et demeurera une mission fondamentale parmi celles assignées à l’Armée populaire nationale ». C’est ce qu’a indiqué hier, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’ANP à l’ouverture de la cérémonie de sortie de la promotion 2011 de l’Académie interarmes de Cherchell.
Gaïd Salah a précisé que, autant cette mission (assurer la sécurité) exige de « tirer le meilleur parti des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale » initiée par le Président de la République et plébiscitée par le peuple algérien en septembre 2005, « autant elle exige, nécessairement, de poursuivre nos efforts de harcèlement des résidus terroristes et resserrer l’étau sur eux et sur leurs acolytes des bandes de contrebandiers et du crime organisé ».
Spécifiant que les pays du Sahel ont grandement subi les conséquences des événements en cours dans la région, Gaïd Salah a affirmé que cette situation a « dynamisé les efforts de coordination sécuritaire ainsi que les démarches vers une cohésion opérationnelle entre les armées des quatre pays pour arriver au niveau souhaité »
Pour le général de corps d’armée, la priorité de l’ANP aujourd’hui, est de « surveiller et contenir leurs mouvements à l’échelle locale et régionale, notamment aux niveau des pays du Sahel ».
Allant plus loin, il dira sans détour que « l’abnégation dans la fidélité, dans l’intérêt suprême de l’Algérie, la sauvegarde de l’intégrité de son territoire et l’unité de son peuple, ainsi que la préservation de la sécurité nationale et de l’indépendance de la décision politique souveraine, nous dictent en tant que militaire, de poursuivre notre quête du savoir scientifique et de l’art militaire, outre la maîtrise des technologies modernes. »
Par ailleurs, le chef d’état-major se félicitera de la présence du Chef de l’Etat à cette manifestation qui « honore les sortants et les responsables de l’Académie » et qui « donne un signal fort de l’intérêt que porte le Président à la formation et à l’encadrement de l’institution militaire »,
« Votre présence parmi nous est un geste noble qui aura, sans doute, une incidence positive sur l’ensemble de nos personnels militaires et qui ne manquera pas de se traduire chez eux par une détermination inébranlable à poursuivre les efforts consentis pour atteindre les objectifs de modernisation de nos forces et porter leurs capacités à un niveau compatible avec la grandeur des missions nationales et constitutionnelles imparties », a ajouté le chef d’état-major de l’ANP.
Après avoir rappelé la mission « noble » de l’Armée nationale populaire, héritière de la glorieuse ALN, le général de corps d’armée s’est félicité également de l’ouverture à Oran en 2009 de l’Ecole des cadets, « une première expérience qui a donné de très bons résultats », a-t-il souligné, en rappelant que cette expérience, qui sera élargie à d’autres wilayas au nord, à l’est et au sud du pays, « répond à une instruction du Président de la République visant à créer une élite militaire ».
Amel Z.
Qui est Ali Mendjeli ?
La promotion 2011 de l’Académie interarmes de Cherchell a été baptisée du nom du moudjahid Ali Mendjeli.
Militant de la première heure, moudjahid émérite, le colonel Ali Mendjeli est né le 7 décembre 1922 à Azzaba, dans la région de Skikda.
Issu d’une famille modeste et militante de la cause nationale, il rejoint, très jeune, les rangs du mouvement national où il se distingue par son militantisme qui lui vaut d’être emprisonné par l’administration coloniale.
Il contribue à la préparation du déclenchement de la guerre de libération nationale dans sa région natale avant de rejoindre, après la tenue du Congrès de la Soummam, la Wilaya II historique.
Nommé commandant du 1er Bataillon de l’ALN, il dirige de nombreuses batailles dont celle de Ain Aksseb à Mila, en 1957, au cours de laquelle furent tués 300 militaires de l’armée coloniale et qui vit 70 moudjahids tomber au Champ d’honneur.
Membre du Commandement général du Conseil de la révolution en 1959, il représenta l’état-major aux négociations d’Evian en mai 1961.
A partir de 1967, le moudjahid Mendjeli se retire très tôt de la vie publique et repart vivre dans sa région natale où il vécut jusqu’à sa mort, le 14 avril 1998.
A. Z.