M. Abdelaziz Bouteflika appelle la communauté scientifique algérienne à » se mobiliser pour atteindre les objectifs fixés » et ce, en « activant leurs recherches, en approfondissant les connaissances, en maîtrisant les technologies nécessaires et en développant des applications nouvelles ».
Ce travail doit se faire « en parfaite symbiose avec le monde industriel et les responsables de la mise en oeuvre du programme », a recommandé M. Bouteflika. « Notre stratégie vise à développer une véritable industrie du solaire, associée à un programme de formation et de capitalisation qui, à terme, permettra à nos cadres d’acquérir un savoir-faire efficient notamment en matière d’engineering et de conduite de projets », a-t-il appuyé.
« C’est un projet concret qui doit être mené par des compétences nationales avérées et engagées », a-t-il ajouté. Le président Bouteflika indique que le programme algérien des énergies renouvelables est »au coeur de la stratégie de lutte contre le chômage et la précarité ».
Ce programme, qui est d’une « importance extrême » pour l’Algérie, sera accompagné de « mécanismes d’aide à l’emploi » et d’un « système efficace de soutien aux investissements », qui servira de « locomotive au développement durable », a affirmé M. Bouteflika.
Dans un message lu en son nom par M. Mohamed Ali Boughazi, conseiller à la présidence, et adressé aux participants à une journée de réflexion avec la communauté scientifique sur le programme des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, le président a souligné que la mise en oeuvre de ce projet »est ouverte aux opérateurs publics et privés et nécessite la réalisation d’un réseau de sous-traitance nationale pour la fabrication des équipements entrant dans la construction des centrales solaires et éoliennes ».
Des emplois nouveaux seront, en outre, créés grâce aux projets de modifications thermiques, qui seront apportés dans les différents secteurs de l’Industrie, de l’habitat et des transports, a-t-il souligné.
Le président Bouteflika, qui a réaffirmé que la création d’emplois constituait « la première des priorités », a promis que le concours de l’État au bénéfice des promoteurs locaux publics et privés sera « conditionné » par « l’obligation » de création d’emplois en Algérie ainsi que de travailler de concert avec les universités et les centres de recherche.
L’État, de son côté, apportera l’appui nécessaire à la recherche en créant des « passerelles » entre les centres de recherche et les industries. La mise en place prochainement d’un « commissariat aux énergies renouvelables » devra, précise M. Bouteflika, guider de façon globale et cohérente, les réflexions sur les dispositifs de soutien à ces énergies « en concertation permanente avec tous les acteurs » dans ce domaine.
C’est ainsi que le développement des énergies alternatives, un « choix stratégique » pour le pays, devrait engager l’Algérie dans « un nouveau modèle de croissance respectueux de l’environnement, créateur de richesses, notamment au niveau local et qui contribuera efficacement à l’aménagement du territoire », a-t-il soutenu.
A travers l’exploitation des énergies solaire, éolienne et géothermique, le programme national des énergies renouvelables vise à porter progressivement la production d’électricité à partir de ces énergies, d’ici vingt ans, à 40% de la production globale d’électricité.
Le programme des énergies renouvelables vise à installer une puissance d’origine renouvelable de près de 22 000 MW d’ici 2030 dont 12 000 MW pour couvrir la demande nationale et 10 000 MW destinés à l’exportation « si les conditions y sont favorables », a tenu à souligner M. Bouteflika. Le président de la République a rappelé que « l’État avait toujours apporté une aide adaptée aux difficultés spécifiques de chaque région du pays », des efforts qui ont réussi à « réduire les inégalités sociales et économiques » entre ces régions.
Le taux national moyen d’alimentation en électricité est aujourd’hui de 98% alors que le taux de pénétration de gaz naturel tourne autour de 46%, s’est-il félicité, ajoutant que ce dernier taux est appelé à augmenter pour atteindre 53% en 2014. Dans le contexte d’ouvrir le champ aux chercheurs, un partenariat dans le domaine des énergies nouvelles et renouvelables a été, jeudi, au menu d’une rencontre entre chercheurs et représentants du gouvernement.
Il s’agit »de mettre en place un véritable partenariat entre les centres de recherche du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et ceux du secteur de l’énergie », a indiqué le ministre de l’Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi, présent à cette rencontre. Selon M. Yousfi, ce partenariat permettra »une meilleure circulation de l’information scientifique et technique » pour améliorer la qualité de l’expertise dans les énergies renouvelables.
Le ministre a souligné que la réussite de ce programme initié par le gouvernement ne dépend pas seulement de la disponibilité des financements, mais aussi de l’organisation et du management de la recherche-développement. « Un des facteurs clés de la réussite de ce programme est de disposer d’une activité de recherche- développement dynamique en la matière », a noté le ministre.
L’Algérie ambitionne de produire 22 000 MW d’électricité à partir des énergies renouvelables d’ici à 2030, dont 12 000 MW sont prévus pour couvrir la demande nationale en électricité. Le coût global de ce projet pourrait avoisiner les 120 milliards de dollars, selon les chiffres déjà annoncés par le groupe Sonelgaz, chargé de la mise en oeuvre de ce projet.
Pour développer les énergies renouvelables, les autorités ont consacré dans le cadre des programmes prioritaires nationaux de la recherche 2008-2012, un programme de recherche dans les énergies alternatives, a rappelé de son côté M. Harraoubia, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Ce programme vise à maîtriser les technologies des énergies renouvelables, leur valorisation et leur stockage, ajoute le ministre. Les 60 projets identifiés dans ce domaine vont être développés en partenariat avec des chercheurs algériens, a indiqué de son côté Mme Bendjaballah, ministre Déléguée chargée de la Recherche scientifique.
L’Algérie compte 150 professeurs d’université spécialisés en énergies renouvelables, qui doivent être associés à ce programme, selon M. Belhamel, directeur général du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER).
Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika avait indiqué dans un message à cette rencontre que le programme national des énergies renouvelables est d’une « importance extrême » pour l’Algérie, et sera accompagné de « mécanismes d’aide à l’emploi » et d’un « système efficace de soutien aux investissements », qui servira de « locomotive au développement durable ».
Synthese M.B.