“La résistance des peuples contre le colonialisme, l’occupation et l’oppression a été et restera un droit légitime et un devoir sacré.” C’est ce qu’a déclaré hier, à l’hôtel El-Aurassi à Alger, le président de la République sahraouie (Rasd), Mohamed Abdelaziz, à l’ouverture de la IVe Conférence internationale consacrée au “droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui”.
Pour le chef de l’État sahraoui, la volonté de son peuple “est inébranlable et ne peut être vaincue”, car il s’agit avant tout d’un “choix populaire né de la conviction des Sahraouis, inéluctablement attachés à la création de leur État indépendant, la Rasd, sur l’ensemble de leur territoire national”. D’ailleurs, a-t-il poursuivi, l’oppression et la torture “poursuivies par l’État colonial marocain n’ont pas réussi à briser la résistance sahraouie”.
Plus encore, les tentatives et manœuvres marocaines butent et continueront à buter sur “le rejet catégorique des Sahraouis de l’occupation”. Le président de la Rasd a également abordé la question des violations des droits de l’Homme, rappelant que celles-ci ont débuté avec l’invasion de l’ancienne colonie espagnole et qu’elles sont bien connues, à travers les stigmates laissés sur les corps des Sahraouis, mais aussi grâce aux “centaines de rapports des organisations des droits de l’Homme, des institutions gouvernementales et autres organisations internationales”.
Selon lui, les charniers de Sahraouis assassinés par les forces marocaines, qui ont été découverts récemment, révèlent également “la pratique du génocide par l’occupant (et) confirme aussi le caractère mensonger de sa propagande à ce sujet”. “Ces violations (…), vécues au quotidien dans les territoires occupés du Sahara Occidental et au sud du Maroc, n’ont pas épargné les citoyens européens, dont des membres du Parlement européen”, a précisé plus loin le président Abdelaziz. Aussi, ce dernier a du mal à comprendre l’attitude de cette institution qui vient de donner son aval à “un accord de pêche avec l’État qui occupe militairement et illégalement un pays en instance de décolonisation”. En agissant de la sorte, le PE “participe, à notre regret, au vol et au pillage des richesses d’un peuple sans défense”, a-t-il expliqué, avant d’appeler les parlementaires européens, en leur qualité de représentants des peuples européens, à “réexaminer une telle décision injuste” qui, selon lui, transgresse le droit international, ainsi que “les idéaux, les principes et les valeurs qui sont les fondements mêmes (de) l’UE”. Le président de la Rasd a, par ailleurs, interpellé l’ancienne “puissance administrante”, en lui rappelant qu’elle reste encore “légalement redevable” au peuple sahraoui à son droit à l’autodétermination. L’Espagne, dira-t-il à ce propos, doit jouer “un rôle constructif compatible avec cette responsabilité” et se dessaisir, par conséquent, du rôle actuel qui, à travers l’encouragement de l’accord de pêche, “contribue à la prolongation du conflit, aux souffrances du peuple sahraoui et à la privation de la région de la stabilité et du développement”.
L’intervenant tiendra aussi à alerter sur la situation prévalant dans la région, une situation confrontée à “un danger réel imminent, en raison de la politique expansionniste coloniale de l’État du Maroc”. Un État qui, outre la construction d’un mur qui divise le Sahara Occidental et son peuple en deux, sa politique qui “sème la désolation” et son déploiement dans la production du cannabis, “ne reconnaît pas les frontières internationales”. Pis encore, le Maroc “trace des cartes et des limites élastiques en dehors de la loi” et contribue, avec la livraison de ses narcotiques, “à la formation, l’encouragement et le financement du crime organisé et (celui) des groupes terroristes dans la région”.
A. H