Les déclarations faites par des membres de la CNISEP, laissant entendre que l’instance fermerait les yeux sur des dépassements imputables au partisans de Bouteflika, a fait réagir son président qui a animé mardi un forum au journal DK News. Fateh Boutbik a tenu à démentir d’emblée l’existence d’une quelconque cacophonie au sein de la commission, avançant que cette dernière demeure « neutre » dans l’accomplissement de ses missions.
« La CNISEP est une instance officielle mise en place en vertu de la loi pour encadrer le processus électoral et sa composante reflète l’attachement de ses membres à la neutralité pour statuer sur le déroulement du processus électoral », a tenu à mettre au point M.Boutbik. « Aucun des membres de la CNISEP n’a gelé sa représentation ni fait état, formellement, du moindre problème », a-t-il assuré en réponse à une question au sujet de l’existence de différends, voir même d’un conflit opposant les membres de la commission.
C’est la presse, citant anonymement des membres de cette commission qui a fait état de « tensions » en son sein, en raison de ce qui serait considéré comme un parti pris en faveur du candidat Bouteflika. Toutes les décisions émises par la CNISEP, depuis son installation « sont intervenues à l’issue de réunions officielles et de délibérations entre toutes les parties », a-t-il ajouté, soulignant que « les membres sont tenus d’exprimer leurs idées dans le cadre de leur appartenance politique en dehors de l’action de la commission ».
S’agissant des incidents de Bejaia , qui ont empêché samedi Abdelmalek Sellal de faire son meeting, M. Boutbik estime qu’ils sont « le fait de comportements individuels isolés pour exprimer une position politique ». Pour lui, ces actes de violence relèvent du code pénal, indiquant au passage que les juridictions compétentes et que la justice suivent leur cours. Tout en réitérant sa condamnation par rapports à ces incidents, qui marquent un tournant dangereux dans la campagne, M. Boutbik, a rappelé que la CNISEP est soucieuse de voir toutes les étapes du processus électoral, depuis le début de la campagne au jour du scrutin, se dérouler dans « un climat serein faisant prévaloir un débat constructif dans le cadre d’une compétition loyale et le respect de l’égalité des chances entre candidats ».
Puis de lancer un appel à ces derniers, les exhortant à » éviter de troubler l’ordre public ou de porter atteinte aux symboles de l’État lors de leurs activités électorales ». M. Boutbik est, en outre, revenu sur la nature des dépassements en rapport avec la couverture médiatique des activités des candidats, leur protection sécuritaire et l’affichage anarchique. Un rapport renfermant « toutes les contraintes législatives et réglementaires et des recommandations pour éviter d’éventuelles erreurs lors des prochains rendez vous électoraux » sera élaboré au terme du processus électoral, a-t-il promis.