Le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a reçu, hier, à Alger, le ministre italien des Affaires étrangères, M. Franco Frattini. L’audience s’est déroulée à Djenane El Mufti en présence du ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci et du ministre Délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel.
M. Frattini, est arrivé hier à Alger pour une visite officielle à l’invitation de M. Medelci.
La visite, deuxième du genre depuis celle de juillet 2010, s’inscrit dans le cadre de la poursuite de la concertation politique prévue par le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qui lie les deux pays.
M. Franco Frattini reçu par M.Ouyahia
M. Ahmed Ouyahia, Premier ministre, a reçu, hier, à Alger le ministre italien des Affaires étrangères, M. Franco Frattini, indique un communiqué de son cabinet.
L’audience s’est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, ajoute la même source.
Le chef de la diplomatie italienne se trouve à Alger pour une visite officielle à l’invitation de son homologue algérien, dans le cadre de la poursuite de la concertation politique prévue par le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qui lie les deux pays.
Engagement commun pour une solution politique à la crise libyenne
Arrivé, hier, à Alger, pour une visite officielle à l’invitation du ministre algérien des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, la deuxième du genre depuis celle effectuée en juillet 2010, le chef de la diplomatie italienne, M. Franco Frattini a déclaré, hier, lors d’une conférence de presse animée conjointement avec son homologue algérien à la résidence El Mithaq que sa visite qui entre dans le cadre de la poursuite de la concertation politique prévue par le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qui lie les deux pays devait permettre aux deux parties d’aborder l’état de la coopération économique ainsi que les questions régionales d’intérêt commun. Soulignant le rapprochement entre les visions des deux pays, le chef de la diplomatie italienne a déclaré que la feuille de route de l’UA sera discutée, vendredi, à Istanbul, lors de la prochaine réunion du groupe de contact sur la Libye.
A ce propos, M. Frattini a émis le vœu que la crise libyenne trouve sa solution dans le dialogue et la concertation. «C’est la seule alternative urgente», a-t-il affirmé dans ce sens ajoutant que l’UA «a apporté une grande contribution à la démarche qui fera l’objet de suggestions en perspective du cessez-le-feu. Dans le même contexte, le chef de la diplomatie italienne précisera que l’action à prévoir dans le cadre du règlement du conflit libyen doit impérativement exclure le colonel Kadhafi et ses fils appelés à quitter le pouvoir pour laisser place à un gouvernement de réconciliation nationale. Indiquant que la position italienne convergeait avec celle de l’Algérie, M. Frattini dira l’intérêt à préserver l’unité du pays et que c’est à l’ONU de prendre le relais pour imposer le respect de la feuille de route de l’UA. Sur un autre registre, celui de la coopération économique le chef de la diplomatie italienne plaidera pour son élargissement à d’autres secteurs autres que l’énergie citant l’agriculture, les travaux publics, les infrastructures et les énergies renouvelables. Des opportunités qui seront d’ailleurs à l’ordre du jour du second sommet de haut niveau prévu, à Alger, avant la fin de l’année, soit en octobre ou novembre. La délégation attendue sera présidée par le Chef du gouvernement italien, M. Sylvio Berlusconi.
«La durabilité de la coopération bilatérale et l’octroi de visas de longue durée au profit des Algériens pour faciliter et promouvoir la circulation des personnes dans le cadre des règles de l’UE et les domaines d’intérêt commun (études, activités économiques et culturelles, etc.) seront parmi les points qui seront discutés lors de ce sommet a indiqué l’hôte de l’Algérie. Par ailleurs, M. Frattini a souligné le rôle joué par notre pays dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel.
«L’Algérie joue un rôle proactif dans la lutte contre le terrorisme qui constitue une menace pour la Méditerranée», dira-t-il à ce titre. Aussi, a-t-il fait état de l’adhésion de son pays à la démarche de l’Algérie en la matière. Et d’ajouter qu’il «y a eu transfert d’armes, d’hommes et d’argent dans la région du Sahel, entre les groupes terroristes qui s’en ont servi». De son côté, Mourad Medelci a indiqué que «la coopération entre les deux pays se diversifie et s’améliore de plus en plus» et que les Italiens sont disposés à accompagner l’effort de diversification économique décidé par notre pays.
Un second sommet bilatéral est prévu à Alger avant la fin de l’année
Cette relation, a-t-il déclaré «ne nous empêche pas» de développer la coopération dans d’autres domaines notamment ceux qui ont trait à la défense. Concernant les consultations qui ont eu lieu hier, notre ministre des Affaires étrangères a affirmé que les entrevues ont permis d’aborder des questions régionales et le partenariat économique qui devra être soldées par d’importantes décisions à l’occasion du sommet de haut niveau prévu à Alger avant la fin de l’année en cours. Un rendez-vous que le ministre des Affaires étrangères qualifiera de «quasi historique» car les «décisions qui seront prises lors de ce sommet auront ce caractère».
A propos de la crise libyenne, il dira que la solution politique véhiculée par la démarche de l’UA, adoptée lors du récent sommet de Malabo (Guinée équatoriale) a retenu notre attention et celle des Italiens qui partagent cette vision. Soulignant que «la démarche de Malabo a le mérite d’être une démarche collective», M. Mourad Medelci ajoutera que «le fondement et les conditions de sa mise en œuvre sont non seulement un sujet d’attention permanente de la part des Italiens, mais que ces derniers partagent le point de vue qui voudrait qu’on passe maintenant à une solution politique».
M. Medelci a indiqué, à ce titre que, le document adopté lors du dernier sommet de l’UA en Guinée Equatoriale, «explique les contours de cette démarche et rien n’interdit que des propositions soient faites pour que ces contours soient améliorés et pour que cette démarche soit opérationnelle». Il précisera également que dans ce document, il est fait mention d’un engagement de Kadhafi de ne pas prendre part aux négociations inter libyennes.
L’Italie, est le premier client de notre pays en Europe et son deuxième fournisseur avec respectivement 6,39 milliards de dollars et 3,89 milliards de dollars en 2010. Une situation appelée à se consolider au vu des perspectives de coopération annoncées à l’occasion du sommet bilatéral d’Alger. Pour rappel, la visite à Alger du chef de la diplomatie italienne a été marquée par la signature d’un accord portant sur la reconversion d’une partie de la dette algérienne redevable à l’Italie, soit 10 million d’euros, en 34 projets de développement notamment dans le domaine de l’environnement. Est-il utile de souligner que 49 millions d’euros devront prochainement faire l’objet de traitement dans le cadre de cette formule.
Akila Demmad