Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a consacré « un programme spécial de développement » en faveur des wilayas frontalières, a annoncé samedi le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du Territoire, Noureddine Bedoui.
Intervenant à l’ouverture des travaux de la rencontre nationale sur le développement des zones frontalières au Centre international des conférences (CIC), Abdelatif Rahal (Alger), M. Bedoui a affirmé que « le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, fidèle à ses engagements et à ses positions de principe, a décidé de consacrer aux wilayas frontalières un programme spécial de développement et a chargé le gouvernement de l’élaborer dans les plus brefs délais ».
Ce programme sera financé par le « Fonds de Développement des régions du Sud et la Caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales », a indiqué M. Bedoui.
Cette décision « nous démontre qu’il ne s’agit pas d’une question de ressources financières, car elle consacre l’intensification des efforts pour le développement de ces wilayas », a-t-il précisé, appelant « toutes les administrations centrales et locales, les élus et les opérateurs économiques à se mobiliser pour la concrétisation et la valorisation des résultats de ce programme sur le terrain au sein de la stratégie que nous débattons aujourd’hui ».
« La décision du Président Bouteflika de créer dix (10) wilayas déléguées au sud émane de sa conviction que ces wilayas sont capables de se prendre en charge et de se développer », a-t-il ajouté.
« Le choix de ces wilayas qui n’est pas fortuit, s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’aménagement du territoire et du développement des régions frontalières », a fait remarquer le ministre.
Evoquant la rencontre, le ministre a dit qu’elle avait pour objectif « d’examiner les moyens susceptibles d’accélérer le développement dans les régions frontalières à l’instar des régions des Hauts Plateaux et du grand Sud, soulignant que le développement doit toucher chaque parcelle de ce pays, un objectif que le président de la République s’est engagé à réaliser, et nous ne sommes pas loin de sa concrétisation ».
Après avoir souligné que le développement des régions frontalières nécessitait la « conjugaison des efforts », M. Bedoui a rappelé que l’Algérie a connu « depuis l’an 2000 de vastes réformes sans précédent qui ont permis d’en finir avec les scènes de destruction et d’anarchie, outre le lancement d’un processus de développement consistant en des plans quinquennaux visant à combler le déficit et à accomplir des réalisations ».
Le ministre a mis en garde contre les « conflits armés qui désormais se déplacent d’un territoire à un autre », soutenant que « notre pays n’est pas à l’abri de ces mutations, d’autant plus qu’il est limitrophe aux régions les plus touchées, une situation qui impose de grands défis pour le développement des zones frontalières ».
M. Bedoui a souligné, dans ce sens, que « notre stratégie sécuritaire consiste désormais à immuniser les citoyens et leur faire prendre conscience des risques et menaces qui nous guettent au niveau des frontières qu’à l’intérieur du pays, tout en leur expliquant que l’avenir de notre économie dépend à présent des capacités créatives et novatrices de nos enfants ».
Il a évoqué également la loi approuvée par le président de la République en 2010 relative au Schéma national d’aménagement et de développement durable qui a « abordé en détails toutes les orientations futures du pays à l’horizon 2030 », ajoutant que cette stratégie « ne mettra aucune région du pays à l’écart », et que la question qui se pose est « comment concrétiser ce Schéma de façon globale ».
Le ministre a estimé que les zones frontalières constituaient « un second souffle économique pour l’Algérie dans la perspective des échanges économiques avec les pays africains », précisant que le poste frontalier avec la Mauritanie « a ouvert aux deux pays de nouveaux horizons pour une coopération fructueuse, stratégique et sérieuse ».
Il a indiqué que les frontières algériennes qui « posent aujourd’hui des défis liés à la contrebande et aux conflits armés, doivent être érigées en parcs urbains développés et en centres de rayonnement économique pour notre voisinage ».
Cette conférence nationale est « l’opportunité de placer ce débat dans ce contexte stratégique pour sortir avec des propositions pratiques et exhaustives devant actualiser les orientations du Schéma national d’aménagement du territoire et des plans directeurs sectoriels afin d’atteindre les objectifs fixés », a indiqué M. Bedoui.
Le ministre a affirmé que les recommandations qui sanctionneront cette rencontre « seront traduites à l’avenir en politiques de développement ciblées en faveur de ces wilayas stratégiques ».