La compagnie nationale met en place des vols de pré-acheminement sur le réseau domestique au profit des pèlerins de Tamanrasset, Illizi, Tindouf, Béchar et Adrar (prix symbolique) vers les aéroports d’Oran et Ouargla.
Sans surprise, le pécule hadj 2011 est de l’ordre de 221 000 DA en plus du titre de transport à bord respectivement des compagnies Air Algérie et Saudi Arabian Airlines fixé, quant à lui, à 100 000 DA. L’opération de commercialisation et d’émission des billets d’avion pour les 36 000 hadjis, (lequel quota consenti par la péninsule arabique), débutera dès mardi au Palais des expositions des Pins-Maritimes (Safex) et d’autres points à travers le pays.
La vente sera du seul ressort de la compagnie nationale mais au profit des deux compagnies qui se partagent à parts égales le nombre de pèlerins à transporter (18 000 pour chacune) selon un accord conclu en avril dernier. Le premier contingent quittera le pays le 7 octobre prochain en direction des Lieux Saints en l’occurrence l’aéroport de Djeddah. “Nous opérerons à partir des 5 aéroports algériens à savoir : Alger, Oran, Annaba, Constantine et Ouargla”, a déclaré hier Mohamed-Salah Boultif, P-DG d’Air Algérie, qui a tenu un point de presse pour communiquer sur les mesures prises pour la campagne hadj 2011.
Il en ressort en substance que l’organisation des séjours est confiée à l’Office du hadj (22 000 pèlerins), aux 26 agences privées agréées par l’Office du hadj
(10 000), à l’opérateur public
(1 000) et au Touring Club Algérie (3 000) qu’on continue à appeler opérateur public sans que personne ne puisse l’expliquer (statut associatif avec des filiales dont les actions sont détenues par l’association et la majeure partie de ses employés). Quoi qu’il en soit, le transporteur national mettra en place des vols de pré-acheminement sur le réseau domestique au profit des pèlerins de Tamanrasset, Illizi, Tindouf, Béchar, et Adrar (prix symbolique) vers les aéroports d’Oran et Ouargla.
Cette dernière escale est exclue de l’agenda des Saoudiens qui s’en sont dessaisis suite à leur demande. “En raison des contraintes opérationnelles, la Saudia n’opérera pas au départ de Ouargla et un quota de 900 passagers prévus sur cette escale sera effectué vers ses vols au départ d’Oran”, observera le responsable d’Air Algérie, qui ajoutera par ailleurs que “nous allons assurer 2 vols/jour en direction de Djeddah avec un nombre de passagers n’excédant pas les 600 (comme décidé par les Saoudiens) et un vol sur l’aéroport de Médine, soit un total de 72 vols dont 48 pour Djeddah et 24 pour Médine”. À ce titre, la compagnie mobilisera cinq Airbus A330 et un A340 qu’elle devra affréter.
“La durée du séjour sera de 34 jours en moyenne avec la phase aller qui débutera le 7 octobre pour durer jusqu’à la fin de ce même mois et la phase retour arrêtée du 10 novembre au 3 décembre 2011”, a-t-il indiqué, rappelant à l’occasion que “l’opération hadj n’est pas du seul ressort du transporteur mais de plusieurs autres intervenants à savoir les ministères de l’Intérieur, des Transports, de la Santé en plus de l’Office du hadj, de la Protection civile et Air Algérie”.
Une façon pour Boultif de se prémunir contre d’éventuels désagréments dont pourraient être victimes nos pèlerins et d’éviter ainsi d’endosser la responsabilité à plus forte raison qu’il existe un précédent.
Boultif, qui a eu à rencontrer la partie saoudienne, pas plus tard que pendant le Ramadhan dernier, n’a pas manqué de plaider la cause des Algériens pour ramener la durée du hadj à 34 jours au lieu des 45 prévus par l’Arabie Saoudite.
À noter aussi que les directions de l’aviation civile des deux pays respectifs ont conclu un accord aérien en mars dernier qui stipule 50% de l’exploitation pour chaque compagnie.
Il n’en demeure pas moins que la compagnie saoudienne rafle la mise des 18 000 pèlerins qui doivent s’acquitter des 100 000 DA alors que c’est la compagnie nationale qui se charge de la vente, de l’opération d’acheminement et du traitement des passagers. Certes, les deux accords sont dissociés mais l’on assiste là au profit à sens unique.
Boultif, pour sa part, insiste à dire que l’opération du hadj reste lucrative pour la compagnie. “Les Saoudiens ont reconnu que sur les trois années à venir, les hadjis continueront à être sujets à des contraintes au niveau des aéroports”, a-t-il déclaré, annonçant la réalisation d’une nouvelle structure d’accueil d’une capacité de 20 millions de passagers qui devra ainsi régler définitivement ce problème.