“Notre ambition est de créer un pôle industriel à Constantine”, a indiqué le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, Chérif Rahmani.
Le premier tracteur agricole de la marque Massey-Ferguson est sorti, hier, de l’usine de Constantine, de la société mixte algéro-américaine Algerian Tractors, créée en août dernier, entre l’Entreprise de fabrication de tracteurs agricoles (Etrag), l’Entreprise algérienne de distribution de matériels agricoles (Pmat) et le groupe américain AGCO Massey-Ferguson, selon la règle 51/49% relative à l’investissement étranger.
“Notre ambition est de créer un pôle industriel à Constantine”, a indiqué le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, Chérif Rahmani, lors d’une conférence de presse animée avant-hier soir à l’hôtel El-Aurassi
(Alger) en compagnie de Martin Heinrich Richenhagen, P-DG du groupe américain AGCO Massey-Ferguson. “On veut créer un pôle industriel dans le machinisme agricole avec des unités de production et des activités de support”, a annoncé M. Rahmani, indiquant qu’un réseau de sous-traitants “doit s’installer dans un rayon acceptable pour produire, à flux tendu, des pièces à des coûts de revient acceptables”.
“La machinerie agricole est une industrie concentrée, intégrée. Il est difficile de se placer dans cette chaîne de valeur. Elle est aussi très localisée dans le monde”, a expliqué le ministre de l’Industrie, annonçant qu’il réunira, dans une vingtaine de jours, les entreprises algériennes qui vont sous-traiter pour le compte d’Algerian Tractors.
“Notre ambition est d’intégrer le maximum d’équipements industriels”, a déclaré M. Rahmani. “Ces sous-traitants suivront une formation. Ils seront envoyés dans les usines de Massey-Ferguson. Nous voulons un produit de qualité avec des délais de production maîtrisés”, a-t-il ajouté, exprimant le souhait que Massey-Ferguson s’implique aussi dans la formation professionnelle, dédiée à la mécanique. “Nous avons identifié avec le ministère de la Formation professionnelle des centres de formation qui seront dédiés à la mécanique”, a révélé le ministre. Le développement de la sous-traitance autour de cette usine permettra de porter le taux d’intégration à 30%, contre 5% au lancement du projet commun.
Algerian Tractors prévoit un investissement de 35 millions de dollars, sur cinq ans et la création de 700 emplois directs, selon un communiqué de la société. De 3 500 tracteurs en 2013, la cadence de production de l’usine passera à 5 000 tracteurs par an au minimum à partir de la 5e année.
Ce chiffre pourrait être doublé, projette Bachir Dehimi, président de la SGP mécanique, évoquant la forte croissance du marché algérien. Massey-Ferguson investira notamment dans la modernisation et la réorganisation de l’usine, l’amélioration de la qualité et la formation du personnel.
“Nous voulons offrir aux agriculteurs algériens une gamme de produits très modernes”, a affirmé Martin Heinrich Richenhagen.
Mais pour le ministre de l’Industrie, l’objectif de l’Algérie est d’être présent sur le marché émergent. Il cite notamment le marché subsaharien et au-delà, qui pèsera, en 2050, deux milliards d’individus.
M. R