Le premier secrétaire national du FFS : «Les Algériens ont envie que ça bouge»

Le premier secrétaire national du FFS : «Les Algériens ont envie que ça bouge»

«Je ne suis pas de ceux qui disent : on va dans la rue, après on verra. Il faut voir avant d’aller dans la rue. Ça relève d’un manque de responsabilité», a déclaré Karim Tabbou.

Intervenant hier, samedi, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le premier secrétaire national du Front des forces socialistes estime qu’«aujourd’hui, les Algériens ont envie que ça bouge, que ça change. Dans notre pays, il faudrait faire un effort pour aller vers ce changement». Pour M. Tabbou, le problème est d’abord dans la définition du changement, et de la nature de celui-ci.



Selon lui, il n’y a pas une unanimité sur le mot, bien au contraire, il y a des divergences de fond sur la méthode et la nature des changements. «Il y a des gens dans ce pays qui pensent qu’il suffit juste d’appuyer un clan au pouvoir pour faire partir un autre clan. Et qu’il faut juste réaliser des alternances claniques. La réalité est qu’il faut permettre aux Algériens d’accéder aux libertés, à une vie décente.

Les Algériens ont envie de vivre leur bonheur», a-t-il souligné. «Le pouvoir est violent. Nous sommes dans un pays où les plus grands partis politiques sont les policiers qui ont assisté à toutes les conférences. Nous sommes dans un pays où dans le moindre coin, il y a plus de policiers et d’agents du pouvoir que de population. Le pays a besoin d’une transformation politique sérieuse. La responsabilité incombe à la fois au pouvoir, à l’opposition, aux journalistes, à l’élite et à tout le monde. Celui qui veut un changement, qu’il le fasse. Il ne suffit pas de demander un changement, il s’agit de le faire. Chacun de nous doit changer», a-t-il enchaîné. Interrompu par la journaliste, M. Tabbou n’a pas hésité à lui lancer : «S’il vous plaît, les policiers n’ont pas besoin d’être défendus par des journalistes. Vous parlez comme si nous étions dans un pays normal. Je n’ai pas été invité par la Chaîne III depuis quatre ans.»

Le premier secrétaire national du FFS a rappelé que pour organiser un meeting à la salle Atlas, on lui a demandé de débourser 8 000 euros, soit 80 millions de centimes pour tenir un meeting à Alger.

«Il est plus facile de prendre ses militants, de leur payer des visas, louer une salle à Paris pour tenir un meeting plutôt que de l’organiser à la salle Atlas. Voilà la réalité de ce pays où l’on a fermé tous les espaces aux partis politiques. Le FFS est passé 3 heures à la télévision en 10 ans, soit une moyenne d’une seconde par jour.

Un parti politique n’a pas le droit de passer à la télévision publique nationale, qui appartient à tous les Algériens, y compris les Algériens du FFS. Un parti n’a pas le droit d’aller occuper la rue, ni le droit d’accéder à la salle, n’a pas le droit de faire de la politique. Vous oubliez la responsabilité d’un pouvoir qui a fait de ce pays un grand commissariat de police. Le chef de l’Etat dit qu’il n’a jamais donné d’instructions pour fermer la radio et la télévision aux partis politiques. Qui a donc fermé la radio et la télévision aux partis politiques ?» s’est-il interrogé.

«Pendant que les gens se faisaient égorger…»

«Dans un pays qui a connu une guerre civile, des destructions et la violence, pendant que les Algériens se faisaient égorger dans les villages, pendant que les Algériens vivaient dans des quartiers où des bombes explosaient, des gens sont devenus milliardaires en gérant le sucre et l’huile», a affirmé M.Tabbou. Interrogé sur les dernières mesures prises par le Conseil des ministres, il a regretté que «le gouvernement fonctionne comme s’il s’agit d’un grand restaurant où chaque jour on change de menu et on demande aux Algériens de choisir le menu».