Le Premier secrétaire du FFS, Ahmed Betatache, hier à Sétif “Une élection fermée est une menace pour la stabilité du pays”

Le Premier secrétaire du FFS, Ahmed Betatache, hier à Sétif “Une élection fermée est une menace pour la stabilité du pays”

Dans le cadre de la célébration du 50e anniversaire de la création du parti, le secrétaire général du FFS (Front des forces socialistes), Ahmed Betatache, a animé, hier, un meeting populaire à la salle des fêtes du parc d’attractions de Sétif où de nombreux dossiers ont été abordés. Après avoir observé une minute de silence en hommage à Nelson Mandela, les militants et sympathisants du vieux parti de l’opposition ont eu droit à un émouvant message de condoléances adressé à tous les peuples du monde.

Ahmed Batatache a, par ailleurs, profité de cette occasion pour rappeler la ligne politique de son parti. “Le FFS, qui a poursuivi le combat dès 1962, est l’héritier historique du Front de libération nationale. Nous avons toujours été fidèles à notre ligne de conduite ; le FFS continuera à militer pour la démocratie, les libertés et la promotion des droits de l’Homme bafoués dans notre pays”, dira-t-il. La prochaine présidentielle a été abordée par l’hôte de Sétif qui a tenu à préciser : “La participation à la prochaine élection présidentielle n’est pas tranchée. Pour que les choses soient claires, le FFS n’est ni pour ni contre un quelconque candidat. La question sera débattue, incessamment, par les instances du parti. Rien ne présage que les prochaines élections seront ouvertes. Qu’on le veuille ou non, on peut d’ores et déjà dire que la prochaine élection sera identique aux précédentes.”

Dans le même sillage, l’intervenant n’a pas caché les craintes de son parti quant aux menaces qui guettent la stabilité du pays. “Le pays est plus que jamais menacé par la tenue d’élections fermées”, a-t-il dit. Et d’ajouter : “Le FFS ne négociera que pour le départ pacifique du pouvoir.” L’orateur a aussi abordé les points inhérents à l’ouverture du champ politique et médiatique, à la reconnaissance de tamazight comme langue nationale officielle, au droit de manifester tout en insistant sur l’indépendance de la justice. “Il est grand temps pour que la langue tamazight, à l’instar de l’islam et l’arabité, trouve son statut comme langue nationale et officielle.” “Alger est l’une des rares capitales de la planète où il est interdit de manifester et où la souveraineté populaire est confisquée, alors que l’unique est une télévision dans les mains du pouvoir avec l’argent du contribuable et les autres chaînes algériennes sont des chaînes étrangères qui seront muselées dès qu’elles dépasseront la ligne rouge. Elles auront le même sort que la chaîne Al Jazeera”, a renchéri Ahmed Betatache qui, encore une fois, a remis sur le tapis le dossier des victimes de la démocratie.

“Le FFS exige que les militants de la démocratie victimes des bavures des premières années de l’Indépendance (1962 et 1963) bénéficient du statut de martyr. Nous avons déposé un projet de loi dans ce sens à l’APN”, a-t-il indiqué.

Enfin, pour le secrétaire général du FFS, “l’appareil judiciaire se trouve entre les mains du pouvoir exécutif. Fondement de l’État de droit, la justice algérienne n’est pas indépendante. Pour preuve, sur les 20 nombres du Conseil supérieur de la magistrature, 15 sont désignés par le pouvoir exécutif”.

F S