Le Premier ministre aux festivités d’El Mawlid Ennabaoui Echarrif de Ghardaïa
La visite du Premier ministre est aussi une façon de confirmer une meilleure prise en charge des événements comme il l’a instruit.
«Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, est le bienvenu à Ghardaïa. C’est un honneur pour nous. Sa visite s’inscrit dans le cadre des festivités d’El Mawlid Ennabaoui Echarrif», c’est en ces termes que le maire de Ghardaïa, Abaza Yahia, a réagi au sujet de la visite qu’effectue le Premier ministre dans la vallée du M’Zab. Une visite qui intervient au lendemain des graves événements qui ont secoué cette région. Pour M.Abaza, cette visite n’intervient pas uniquement suite au conflit intercommunautaire qui s’est déclenché dans la ville de Ghardaïa, mais aussi un choix ordinaire de la part des autorités, afin de célébrer cette importante fête religieuse qu’est El Mawlid Ennabaoui.
Il ne niera pas pour autant que la venue du Premier ministre apportera un plus à la sortie de crise dans cette région. D’ailleurs, M. Abaza le dit clairement: «Le problème est pris en charge depuis le début par les autorités compétentes comme l’a instruit d’ailleurs M.Sellal. Sa venue est aussi une façon de confirmer une meilleure prise en charge des événements comme l’a préconisé le Premier ministre», a-t-il déclaré.
Enfin, pour le premier magistrat de cette commune, cette visite est «un honneur pour les populations de cette région». Il faut dire que même si la plupart des protagonistes dans cette région trouvent dans cette visite un geste hautement salutaire, il reste tout de même quelques avis mécontents à l’image du docteur Kameleddine Fekhar, militant pour la démocratie et le respect des droits, une figue de proue de la communauté mozabite. «Le Premier ministre n’a pris aucune décision de suspension à l’encontre des éléments des services de sécurité accusés de graves dérapages.» Il ne s’arrête pas là, il condamne par la même occasion le fait que le gouvernement a envoyé «des cheikhs pour nous expliquer que nous sommes les fautifs dans ce qu’à connu Ghardaïa!» Sur ce plan, il faut dire que la réponse était donnée la veille par le directeur de la sécurité publique de la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn), Aïssa Naïli. Ce dernier a affirmé que tout policier s’étant rendu coupable d’un «manquement» à sa mission lors des événements que la wilaya de Ghardaïa a connus récemment, fera l’objet de mesures «disciplinaires et administratives». «Les mesures disciplinaires et administratives nécessaires seront prises s’il s’avère que des éléments de la sécurité se sont rendus coupables d’un quelconque manquement ou dépassement dans l’accomplissement de leur mission lors des derniers événements qu’a connus la wilaya de Ghardaïa» a affirmé M.Naïli.
Quoi qu’il en soit, on observe actuellement un retour au calme dans cette localité. Les derniers affrontements ont laissé des séquelles qui ne sont pas faciles à effacer du jour au lendemain. Des maisons et locaux de commerce ont été incendiés et pillés ainsi que des actes de vandalisme caractérisés dont a fait l’objet le cimetière Cheik Ami Saïd où plusieurs tombes ont été profanées.
Des mausolées datant de plusieurs siècles, détruits. La visite qu’à effectuée hier Abdelmalek Sellal à Ghardaïa relève de l’important intérêt qu’accordent les autorités pour instaurer un climat de stabilité durable au niveau de cette région.
Pour rappel, lors du dernier Conseil des ministres, le Président Bouteflika a instruit le gouvernement de recourir au plus vite à des actions d’apaisement. Chose qui s’est traduite par une concertation entre le Premier ministre et les représentants des deux communautés, mozabite et chaâmbie, reçus le 2 janvier dernier à Alger.
Enfin, soulignant l’unité de la société algérienne, M. Sellal a appelé à contrecarrer quiconque tente de porter atteinte à sa cohésion, que ce soit par les paroles ou par les actes.
Le Premier ministre a souligné l’importance de la sécurité et de la stabilité en Algérie, rappelant que le pays a su rester «debout» grâce à «sa politique judicieuse».