Ouyahia venge des millions d’Algériens
En déclarant que le silence est préférable à l’hystérie et à l’agitation, le Premier ministre a donné une magistrale leçon de diplomatie aux Egyptiens qui ont oublié toute retenue alors qu’il ne s’agissait que d’une rencontre de football.
Finies les petites déclarations qui provoquaient la colère des Algériens qui ne comprenaient pas pourquoi leurs dirigeants ne relevaient pas le gant jeté par les Egyptiens, Moubarak en tête. «Ils nous agressent, nous accusent de terroristes, portent atteinte à nos symboles et, pour couronner le tout, mènent une véritable campagne de dénigrement envers tout ce qui est algérien, et que font nos leaders? Ils continuent d’adopter un profil bas et chantent les louanges de la fraternité!» dira avec colère ce pharmacien qui n’est pourtant pas très porté sur le football. «Les Algériens comprennent que Moubarak attendait une victoire pour introniser son fils, il n’a fait que se ridiculiser en lâchant ses vassaux sur un pays qui s’est, simplement, contenté de fêter sa victoire d’une manière légitime» dira son collègue, Karim.
Commentant la réponse faite par le Premier ministre à un journaliste qui lui demandait les raisons du silence des officiels face à l’hystérie des Egyptiens, Houari dira: «J’espère que Moubarak et ses ministres ont écouté ce qu’a dit Ouyahia.» En effet, le Premier ministre dira que le silence est la meilleure des réponses aux attaques. «L’Algérie a combattu, seule, le terrorisme durant plus de 10 ans. Ce ne sera pas un chahut qui nous déstabilisera.» Rabaissant les Egyptiens et leurs inspirateurs qui se cachent derrière des médias privés et des déclarations de présumés artistes, Ouyahia donnera la leçon qu’ils méritent aux gamins qui n’ont pas cessé de s’agiter, en déclarant : «Ni les insultes, ni les attaques ne diminuent de la valeur et de la grandeur du peuple et de l’Etat algériens. L’Algérie a un statut à préserver, d’où son choix de ne pas répondre à des propos déplacés et dénués de tout sens. Nous avons choisi l’essentiel à l’accessoire».
Ouyahia a salué enfin l’attitude prise par la presse algérienne, renvoyant les journalistes égyptiens aux bancs d’école. «Vous vous êtes élevés au-dessus des bassesses et autres vilenies. Vous avez prouvé votre nationalisme et votre professionnalisme», a-t-il dit à l’adresse des journalistes.
Miloud Horr