Le Premier ministre portugais l’a déclaré hier : «Les dispositions de l’Algérie ne découragent pas l’investissement étranger»

Le Premier ministre portugais l’a déclaré hier : «Les dispositions de l’Algérie ne découragent pas l’investissement étranger»

Ahmed Ouyahia a déploré le faible taux d’investissement des entreprises portugaises en Algérie qui n’ont pas dépassé les 50 millions d’euros depuis le début de la décennie.

Le Premier ministre Ahmed Ouyahia, a co-présidé, hier, à l’hôtel Sheraton d’Alger, avec son homologue portugais, José Socrates, un séminaire d’hommes d’affaires des deux pays.



Le Premier ministre portugais est accompagné d’une importante délégation comprenant le ministre des Affaires étrangères et le ministre de l’Economie et de l’Innovation. Le séminaire a pour objectif de redynamiser les relations économiques et commerciales entre l’Algérie et le Portugal.

Dans son discours « bref » mais « sincère », M. Ahmed Ouyahia, qui a invité les opérateurs économiques portugais à un partenariat fructueux, a fait savoir à la délégation portugaise que « la finalité des adaptations introduites l’an dernier par le Gouvernement algérien en relation avec l’investissement extérieur ne sont pas destinées à décourager l’investissement étranger ».

Rappelant l’enveloppe supérieure à 250 milliards de dollars que le pays s’apprête à lancer pour le second programme quinquennal d’investissements publics (2009-2014), M. Ouyahia invite les entreprises portugaises « qui ont déjà une bonne mesure du marché algérien », dit-il, à être « des pionniers dans cette nouvelle approche en nouant des partenariats d’investissements avec des entreprises algériennes publiques et privées, dans un marché porteur et pour un bénéfice mutuel ».

Exprimant sa satisfaction de voir les importations en provenance du Portugal multipliées par quatre depuis 2006, il révèle cependant que « les exportations algériennes vers le Portugal ont fortement chuté l’année dernière pour se retrouver à un niveau inférieur à celui de 2006 et j’ajouterai que c’est l’ensemble des recettes des exportations algériennes qui ont baissé de 50% en 2009 ».

Sur sa lancée, il déplore le faible taux d’investissement des entreprises portugaises en Algérie qui n’ont pas dépassé, souligne-t-il, les 50 millions d’euros depuis le début de la décennie.

« Là aussi, l’ensemble des investissements étrangers en Algérie demeurent aussi timides en dehors du secteur des hydrocarbures », a-t-il soutenu. M. Ahmed Ouyahia souligne, néanmoins, que l’Algérie se porte bien aujourd’hui avec une croissance de 9% hors hydrocarbures, une balance de paiements équilibrée et des réserves de change de près de 150 milliards de dollars. Pour le Premier ministre, les échanges entre les entreprises algériennes et portugaises contribueront à accroître la densité des relations bilatérales.

Il rappelle dans ce sens que « les Gouvernements des deux pays se sont attelés à renforcer le cadre de cette coopération de qualité avec la signature, depuis le début de cette décennie, de 12 accords et 8 protocoles de mémorandum couvrant de nombreux domaines ».

En somme, il dira que l’Algérie entend concrétiser ses ambitions par ses propres entreprises d’abord, puis souhaite réussir ce pari avec les entreprises étrangères, « disposées à tirer profit du marché algérien dans un partenariat mutuellement bénéfique », a-t-il indiqu.

Pour sa part, le Premier ministre portugais, José Socrates, a manifesté la confiance que place son Gouvernement quant au renforcement des relations bilatérales. Dans son discours, il a invité, en effet, l’ensemble de la délégation qui l’a accompagné, composée des hommes d’affaires, à avoir confiance en l’économie et en le gouvernement algériens. Pour M. José Socrates, « le Portugal et l’Algérie partagent les mêmes visions des questions internationales et n’ont aucun contentieux politique ».

«Je suis venu en Algérie pour donner un nouvel élan aux relations économiques », a-t-il encore soutenu. Dans ce sens, il a appelé les entreprises portugaises à participer aux grands projets de développement de l’Algérie, notamment dans les secteurs du BTPH, de l’hydraulique et des énergies renouvelables.

Sur ce dernier domaine, il fera savoir que son pays a développé son secteur énergétique et dispose actuellement de la 3e grande entreprise au monde en matière des énergies renouvelables.

« Il est possible d’établir des partenariats pour relever les défis et nous sommes disponibles », souligne le Premier ministre portugais.

Notons que celui-ci entame, depuis dimanche dernier, une visite en Afrique du Nord dans le même sillage du renforcement des relations économiques avec les pays de la région.

M. Kechad.