Ces wilayas qui ne seront pas sur le modèle de celles qui existent au nord du pays seront dotées de larges prérogatives.
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a confirmé, hier, au Sénat, en marge de la clôture de la session d’automne, la création de 11 wilayas déléguées dans les régions Sud du pays. Il n’a cependant pas donné plus de détails sur cette opération.
Abdelmalek Sellal a simplement précisé que cela participe des efforts de l’État de rapprocher l’administration du citoyen et améliorer la performance. Pour le Sud, cela ressemble à une urgence puisqu’il annonce que cela se fera cette année dans une première phase. Le découpage administratif sera graduel avec la création d’autres wilayas déléguées, l’année prochaine, dans les Hauts-Plateaux et touchera enfin, en 2017, les régions du nord du pays.
Bien entendu, le Premier ministre ne donne aucune justification pour le timing de cette opération et ni les raisons de son étalement sur trois années.
Cela obéit simplement, a-t-il souligné, à une instruction du président de la République. Instruction contenue dans son intervention lors du Conseil des ministres restreint dans laquelle il a évoqué la question de l’exploitation du gaz de schiste en lien, bien sûr, avec les manifestations dans plusieurs wilayas du Sud, où il a glissé l’idée de création de wilayas déléguées.
Sans surseoir franchement au projet contesté, particulièrement à In-Salah, le Président a vendu aux protestataires sa réponse non tranchée dans l’emballage d’un nouveau découpage administratif.
Pour la consolation, Sellal rappelle la précision que ces wilayas déléguées ne seront pas créées sur le modèle de celle déjà existantes à Alger. Elles seront dotées de prérogatives plus larges.
L’on se demande, enfin, pourquoi l’empressement du gouvernement à lancer cette opération et où se situe le caractère prioritaire de ce projet devant de véritables urgences qui attendent des décisions du gouvernement.
Cela d’autant qu’en plus du texte à élaborer et faire adopter, l’État doit encore mettre la main à la poche pour la mise en place de ces administrations dont on n’a pas encore fait l’évaluation. S’ajoute à cela le recrutement de centaines de fonctionnaires contredisant frontalement la politique d’austérité du gouvernement dont l’une des décisions pour faire face à la chute des recettes est de suspendre l’ouverture de postes budgétaires dans la Fonction publique.
À moins que ce gouvernement ne dispose d’une recette miracle, cette optique va le mettre en porte-à-faux avec sa propre politique et surtout le pousser à aller puiser encore une fois son financement dans le Fonds de régulation des recettes. Un vrai dilemme.
D. B.