Moncef Wafi

Pourtant, il ne fait aucun doute que l’un des dossiers sensibles de cette rencontre est lié à la migration clandestine et le problème des harraga algériens en Italie. Ainsi, et après l’Allemande Merkel, c’est au tour de Rome de sonder Alger sur cette question, véritable cheval de bataille de la coalition entre le Mouvement 5 Etoiles et la Ligue du Nord, au pouvoir depuis mai dernier, dont le programme commun, hostile à l’immigration, prévoit l’expulsion de 500 000 personnes en cinq ans et la fermeture des frontières aux migrants. Le Premier ministre italien devra certainement faire les mêmes propositions qu’aux Tunisiens qu’il a visités samedi dernier où le volet de la migration en général a été évoqué. Conte a déclaré que les deux pays vont étudier les moyens de le renforcer tout comme il est question de lancer «un programme de rapatriement des Tunisiens en situation irrégulière tout en les aidant à créer des projets dans leur région d’origine».
Rappelons qu’en août dernier, le très controversé ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, avait annoncé sur son compte Twitter son intention de se rendre en Algérie, Tunisie et au Maroc. Dans une interview accordée à la chaîne italienne Sky TG24, il a affirmé que son gouvernement prévoit au moins un milliard d’euros d’investissement pour soutenir l’économie et le travail de centaines de milliers de personnes dans les trois pays du Maghreb pour combattre l’immigration illégale. Alger n’avait pas alors commenté les déclarations du leader de la Ligue du Nord et l’invitation adressée au Premier ministre peut être lue comme une solution diplomatique pour ne pas refuser la venue de Salvini. A n’en pas douter, les harraga seront au centre des discussions bilatérales, eux qui font depuis quelque temps l’actualité en Italie et particulièrement dans la région de Sardaigne avec la montée au créneau des politiques issus du parti de Berlusconi, Forza Italia.