Un pillage en règle qui «met gravement en danger l’équilibre écologique de la wilaya (de Jijel) et la protection de vastes zones de son littoral».
Véritable danger pour les wilayas côtières, le pillage du sable de mer ne semble pas près de cesser, particulièrement dans celle de Jijel où, selon les informations communiquées par un des députés la représentant et ce, lors de la séance des questions orales de jeudi dernier, «pas moins de 12 cas de pillage ont été enregistrés en 2014 et 28 autres répertoriés pour les seuls quatre premiers mois de l’année en cours».
Un pillage en règle qui, a-t-il déclaré dans son intervention, «met gravement en danger l’équilibre écologique de la wilaya et la protection de vastes zones de son littoral». C’est, à l’évidence, la crainte qu’une telle dramatique perspective ne se concrétise, qu’il a décidé d’interpeller le Premier ministre sur les mesures que compte prendre l’Etat pour éradiquer définitivement ce fléau. Intervenant au nom de ce dernier, lors de la séance des questions orales précitée, Tahar Khaoua, ministre chargé des Relations avec le Parlement, a rappelé que «ce phénomène, dans la mesure où il affecte quasiment toutes les wilayas côtières, était une préoccupation constante des pouvoirs publics et du gouvernement en place», et ce, «de par les dangers qu’il constitue pour l’environnement et, partant, pour la promotion du tourisme balnéaire». Dans ce cadre, il a rappelé «les décisions d’intensification des opérations de contrôle des locaux de vente de matériaux de construction et de recherche des dépôts illicites de sable de mer», prises depuis quelque temps, et celle de porter «les frais de mise en fourrière des véhicules utilisés dans le transport du sable extrait illicitement, à 5000 DA par jour».
Des mesures qui, à l’évidence, n’ont pas encore permis de juguler ce dangereux phénomène comme l’atteste la hausse des cas (de pillage de sable de mer) et ceux également enregistrés, depuis le début de l’année en cours, dans nombre de wilayas du pays à l’instar de celle, limitrophe de la wilaya susmentionnée, de Skikda. Selon des informations publiées alors par la Gendarmerie nationale, «40 tonnes de sable extrait illicitement des plages qui s’y trouvent, ont été saisies en mars dernier et ce, lors d’un seul contrôle routier».
Des informations qui laissent supposer, au vu de la longueur – 1600 km, selon les derniers relevés effectués par satellites – du littoral national, que le fléau est autrement plus important, et, partant, plus grave, que les mesures rappelées, jeudi dernier par le ministre chargé des Relations avec le Parlement sont loin de pouvoir juguler.
Une manière de dire que celles-ci gagneraient – en efficacité, s’entend – à être davantage renforcées, dans le sens de leur durcissement, faut-il le préciser.