Une halte décisive à Arzew et Hassi Messaoud
Le Premier ministre se déplacera demain à Arzew et à Hassi Messaoud pour célébrer le 24 Février auprès des travailleurs de ces deux grands pôles de production d’hydrocarbures conventionnels.
Jamais la date de célébration de la nationalisation des hydrocarbures n’a été aussi attendue et aussi médiatisée politiquement que depuis ces derniers temps. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal, accompagné par le secrétaire général de l’Ugta, Madjid Sidi Saïd, effectueront à cette date, une halte décisive à Arzew et Hassi Messaoud. Ils fêteront ensemble le 59ème anniversaire de la création de la Centrale syndicale.
Les ministres de l’Energie, de l’Industrie et des Mines et du Travail seront du voyage pour une date anniversaire qui marque à la fois celle de la nationalisation des hydrocarbures et celle de l’épreuve sociale, après la baisse graduelle du prix de l’or noir. La date du 24 février était considérée comme date des grandes annonces pour le président Bouteflika.
C’est à cette occasion que le président de la République avait l’habitude de faire des grandes annonces: révision du Snmg, renonciation de la loi Khelil sur les hydrocarbures et surtout lancement de 200 000 petites entreprises pour les jeunes et autant de décisions populaires.
Selon certaines sources au palais de la rue docteur Saâdane, c’est suite aux dernières instructions du président de la République que le chef de l’Exécutif opérera cette visite pour célébrer ce double anniversaire à la fois national et patriotique de l’Ugta et des hydrocarbures. Sellal et Sidi-Saïd feront front commun face à la conjoncture socio-économique actuelle du pays mais répondront sûrement de la même tribune à l’opposition qui a tenté de transformer le 24 février, une date de la nationalisation à une date de la contestation. Car c’est indéniable, cette visite vise surtout à faire taire les contestations nées au lendemain du lancement de la production du gaz de schiste.
Le Premier ministre qui avait pourtant annoncé sur sa page Facebook son déplacement à In Salah en février, fief de la contestation, n’a pas inscrit cette ville au programme de sa visite pour ne pas tomber dans le jeu de l’opposition. Sans doute, la contestation est encore vive, pour envisager une visite sur le terrain. Pour le gouvernement, la présence de ces deux hauts responsables à Arzew et à Hassi Messaoud est un signe fort, pour démontrer aux Algériens que l’Etat et ses décideurs continuent de croire à l’importance des ressources énergétiques conventionnelles du pays, dans ses capacités à produire encore et pour longtemps du gaz et du pétrole avant de penser à sauter le pas des énergies non conventionnelles.
Car contrairement aux visites socio-économiques où le Premier ministre procédait à l’inauguration des infrastructures, sa visite à Arzew et Hassi Messaoud est purement politique. La tension dans de nombreuses wilayas du Grand Sud, a visiblement ralenti les visites des hauts responsables. Si Arzew est réputée pour sa raffinerie et sa production, Hassi Messaoud est réputée pour ses bassins pétroliers très riches, grâce à qui la majorité des grands projets algériens a été réalisée.
Le Premier ministre Abdelmalek Sellal entend s’adresser à la majorité des travailleurs de ce secteur, afin de la rassurer sur son avenir et l’avenir du pays. Il entend aussi apporter son soutien et celui du gouvernement à cette frange des travailleurs qui ont tout sacrifié pour que l’Algérie vive à l’abri du besoin.
Cette visite intervient quelques mois après le discours du président de la République sur le gaz de schiste, qui a contribué à baisser la tension dans la majorité des wilayas du Grand Sud, même si la contestation demeure sensiblement présente à In Salah.
Il est clair que la visite de Sellal et Sid Saïd dans ces deux villes, va concentrer la presse sur leur événement et faire barrage à une éventuelle médiatisation des meetings de l’opposition, qui sont prévus en force le 24 février aussi.