Le logement et l’emploi sont au menu de cette tournée dans le Sud (Adrar et Tamanrasset) où les jeunes en appellent au Premier ministre. Mais pas seulement, les loisirs, l’éducation et la santé sont également à l’ordre du jour de cette visite si particulière.
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a entamé hier une nouvelle tournée dans le Sud, où il s’est déjà rendu depuis sa nomination à la tête du gouvernement. Cette visite revêt une grande importance aussi bien pour la délégation ministérielle que pour la population qui aura beaucoup à dire.
A vrai dire, ce n’est pas la première fois que Sellal s’y rend. Ouargla, Laghouat, Tindouf, Illizi, El Oued, Ghardaïa et Adrar, sont autant de wilayas du Sud que le Premier ministre, Abdelmalelk Sellal, a visitées en tant que haut responsable d’Etat, et ce, depuis sa nomination à la tête de l’Exécutif en septembre 2012. Fin connaisseur des wilayas du Sud, Sellal y a déjà officié en tant que commis d’Etat (chef de daïra et wali) de Laghouat et Adrar en tant que wali, ou encore à Tamnrasset comme chef de daïra.
Ces postes lui ont permis d’acquérir une expérience dans la gestion des affaires courantes des collectivités locales et surtout agir avec adresse dans des situations conflictuelles et tendues. Dans le sud du pays, les conditions socio-économiques des habitants sont on ne peut mieux précaires pour ne pas dire pénibles.
Et pour cause, le relief et le climat peu clément de cette région n’ont pas contribué à apaiser les esprits de sa population dont une grande partie est rongée par le chômage. Aussi, le défaut de structures de base et d’entités économiques capables de résorber le chômage ont fait du Sahara algérien un «désert» au sens propre du mot. Le constat est édifiant à travers les manifestations répétitives des chômeurs dans plusieurs régions du Sud. En effet, le taux de chômage dans certaines wilayas du Sud, à l’exemple de Ouargla et Laghouat pour ne citer que celles-là, est endémique.
Au courant de l’année en cours, ces deux wilayas ont été ébranlées par plusieurs mouvements de protestation initiés et animés par les chômeurs. Ces derniers, loin de toute manipulation, revendiquent ni plus ni moins le droit au travail. Et c’est justement sur ces questions brûlantes que le Premier ministre sera interpellé lors de son périple qui l’a conduit hier à Adrar et aujourd’hui à Tamnrasset.
La rencontre avec la société civile sera une occasion et une tribune pour les jeunes de soulever leur revendication essentielle, celle du travail. Parallèlement à cette visite, Sellal procédera comme d’habitude à l’inspection et l’inauguration de projets socio-économiques dans le cadre du programme quinquennal du Président Bouteflika.
A Adrar, le chef de l’Exécutif a procédé à la mise en exploitation d’un nouvel institut national spécialisé de la formation professionnelle.
Il convient de rappeler que le gouvernement Sellal, conscient de la tension sociale qui agite le Sud depuis des mois, a pris en mars dernier une série de mesures en faveur de cette région. Elles consistent en des facilités et avantages fiscaux pour les jeunes porteurs de projets d’investissement dans le cadre de l’emploi de jeunes qui n’a pas résolu le problème du chômage. A vrai dire, ces mesures avaient pour objectif de contenir la colère des jeunes chômeurs du Sud.
Aussi, rappelons-le, les entreprises activant dans les régions du sud du pays ont été sommées d’accorder la priorité, lors des recrutements, à la main-d’œuvre locale. C’est ce qu’exige l’instruction donnée par Sellal, en guise de réponse aux revendications des chômeurs de cette région où le problème du chômage persiste encore et toujours… Que fera Sellal pour y remédier et surtout apaiser la colère des jeunes ?
Par Yazid Madi