Le Premier ministre égyptien, Hicham Kandil, a démenti, hier matin, en conférence de presse à l’Hôtel El-Aurassi, l’assertion relative à une demande par son gouvernement d’un prêt de 2 milliards de dollars auprès de l’Algérie.
Ce n’est, donc, pas en quémandeur de prêt que le Premier ministre égyptien est venu à Alger à la tête d’une forte délégation ministérielle mais en prospecteur d’opportunités d’affaires.
«Le gouvernement égyptien n’a pas fait une telle demande de prêt», a-t-il coupé court pour pouvoir disserter plus longuement sur le réchauffement des relations algéro-égyptiennes et ce que cela offre comme perspectives de coopération. S’il n’est pas venu en emprunteur, Hicham Kandil n’est pas non plus venu pour une villégiature. Il a comme lettre de mission de relancer les investissements égyptiens en Algérie. Des investissements qui ont connu un ralentissement des suites de ce que la joute footballistique entre les deux pays a généré comme froid politique. «Nous voulons que le volume des échanges passe de 1 milliard de dollars par an à 3 milliards de dollars par an», a indiqué Kandil qui, par ailleurs, a informé du la réactivation prochaine du Conseil d’affaires algéro-égyptien ainsi que de la réunion, en mars prochain, au Caire, de la Haute Commission algéro-égyptienne. Plus immédiatement, le Premier ministre égyptien est venu négocier une remise des entreprises égyptiennes dans le circuit de la construction en Algérie.
«L’Algérie a un ambitieux programme de construction de 2 millions de logements. Il y a des entreprises égyptiennes qui peuvent y prétendre », a-t-il affirmé, non sans vanter le savoir-faire desdites entreprises. Hicham Kandil est également venu vendre la destination Égypte aux touristes algériens. Une destination boudée après les événements d’Oum Dourmane et, plus tard, à cause de l’insécurité qui règne en Égypte après la révolution de place Tahrir. Au plan diplomatique, l’Égypte a l’idée de ressouder l’axe Alger-Le Caire, quelque peu affaibli, pour reconquérir une place perdue au sein des organisations régionales et continentales.
Le Premier ministre égyptien a déclaré, au sujet des armes en circulation dans la région après la révolution libyenne, que son pays et l’Algérie coopèrent notamment en matière d’échange d’informations. Parlant du conflit syrien, Kandil a fait savoir que l’Égypte partage la même position que l’Algérie, à savoir le rejet de toute intervention militaire étrangère. Ce disant, il a souhaité que la trêve pendant l’Aïd proposée par le médiateur onusien Lakhdar Brahimi soit acceptée par les parties en conflit. Interrogé sur une éventuelle visite du président Morsi en Algérie, Hicham Kandil a préféré ne rien annoncer, se limitant à formuler que les deux présidents échangent des visites.
S. A. I.
