Citant une source gouvernementale, un quotidien égyptien écrira que «le gouvernement est en négociation avec l’Algérie afin de décrocher un crédit de deux milliards de dollars». A ce sujet, la même source poursuivra que la visite de Hichem Kandil «a pour but également de trouver une solution au manque de gaz butane algérien dans le marché égyptien».
Abordant la visite de Hichem Kandil à Alger, le quotidien égyptien El Ahram El yaoumi qualifiera ce déplacement d’ «une nouvelle étape à entamer entre les deux pays» espérant «relever le volume des échanges commerciaux à plus d’un milliard de livres égyptiennes».
Et à El Ahram de rappeler que cette visite constitue la première du genre depuis la révolution du 25 janvier 2011. Citant une déclaration du porte-parole du gouvernement égyptien Aâla El Hadidi, ce dernier a indiqué que «le docteur Kandil examinera (à Alger) les opportunités d’investissements qu’offrira le côté algérien en vue d’augmenter le volume des échanges commerciaux». Précisant que Hichem Kandil, accompagné de 6 ministres et d’une importante délégation d’hommes d’affaires ainsi que de bon nombre de responsables de divers secteurs, procédera à la signature de plusieurs accords, dont celui relevant de l’audio visuel, du transfert des condamnés à des peines privatives de liberté entre les deux pays, la création d’une école égyptienne en Algérie, la protection de l’environnement.
Par ailleurs, le quotidien Al-Misri Al-Yaoum, citant une source gouvernementale, le quotidien égyptien, écrira que «le gouvernement (égyptien) est en négociation avec l’Algérie afin de décrocher un crédit de deux milliards de dollars». Ajoutant que «l’Algérie qui dispose d’une réserve de changes estimée à 188 milliards de dollars, a accordé au FMI un crédit de 5 milliards de dollars». A ce sujet, la même source poursuivra que la visite de Hichem Kandil en Algérie «a pour but également de trouver une solution au manque du gaz butane algérien dans le marché égyptien, sachant que l’Algérie est parmi les premiers fournisseurs de l’Egypte en cette matière».
Des sujets nettement soulignés par les médias égyptiens d’autant que l’Egypte accuse un déficit dans le budget général de l’Etat qui devrait atteindre 135 milliards de livres égyptiennes (environ 22 milliards de dollars) à la fin de l’année en cours, alors que les chiffres avancés par le gouvernement révèlent un déficit de 50.8 milliards de livres égyptiennes, soit 8 milliards de dollars, durant le premier trimestre 2012, que le gouvernement explique par la non-application des réformes. Les milieux économiques égyptiens étaient favorables à la visite de Kandil en Algérie, en témoigne la déclaration de l’ex-président de la banque nationale égyptienne, Ahmed Gora qui a qualifié la visite de «pas important» susceptible de contribuer au développement des relations commerciales et économiques entre les deux pays, d’autant que l’Egypte est le premier investisseur en Algérie hors hydrocarbures, avec un montant global d’investissements de plus de 2 milliards de dollars.
Pour sa part, la présidente de l’Union générale des femmes investisseurs arabes, Mme Houda Yacine a estimé que cette visite constitue «une bonne opportunité» pour relancer les conventions commerciales et économiques, encourager les investissements entre les deux pays et l’accord de non-double imposition signé auparavant. «L’initiative a trop tardé, mais elle intervient au moment opportun», a-t-elle indiqué, ajoutant que le gouvernement égyptien est tenu «de faciliter la coopération bilatérale».
Elle prévoit, en outre, une hausse de la moyenne des investissements algériens en Egypte, interrompus depuis près de 3 ans suite à des tensions enregistrées entre les deux pays.
De son côté, l’ambassadeur d’Egypte à Alger Azzedine Fahmi a affirmé dans un communiqué de presse que le volet politique de cette visite portera sur les moyens de renforcer le dialogue stratégique et la coordination entre les deux pays dans les foras africains, arabo-musulmans et internationaux, ainsi que sur «l’examen des derniers développements dans la région de l’Afrique du Nord, les menaces de l’Aqmi et le trafic d’armes à partir de la Libye», outre les dossiers relatifs à la question palestinienne et à la crise syrienne.
Le Premier ministre égyptien, Hicham Kandil, a entamé hier une visite en Algérie à la tête d’une importante délégation à l’invitation de Abdelmalek Sellal.
En Egypte, la tension continue régulièrement de monter au créneau. La célèbre place Tahrir ne rompt pas avec les mouvements de protestation dont le dernier remonte à vendredi dernier où quelques milliers d’Egyptiens ont manifesté contre l’influence des frères musulmans, une semaine après des manifestations qui ont dégénéré en heurts. Une centaine de personnes ont été blessées une semaine auparavant dans des heurts entre partisans et opposants au président égyptien.
Cette visite de trois jours, durant laquelle il a remis un message de Mohamed Morsi au Président Bouteflika, permettra de procéder à l’évaluation globale de la coopération bilatérale et l’examen des voies et moyens à même de la renforcer et de l’élargir à d’autres domaines conformément à la volonté des dirigeants des deux pays. Elle permettra également l’échange de vues, la concertation et la coordination autour des thèmes relatifs au monde arabe et les différentes questions régionales et internationales d’intérêt commun.
Par Lynda Naili Bourebrab