Il est révolu le temps où le Hadj s’effectuait dans de meilleures conditions. A leur retour des lieux saints de l’Islam, il est coutume de s’attendre à la transmission d’une expérience riche en spiritualité. Cependant, et depuis quelques années, les Hadjis témoignent, le plus souvent, d’une immense détresse et d’un profond regret de leurs expérience dans ces lieux sacrés.
Ce fut un temps où les Hadjis se réjouissaient de leurs séjours à la Mecque. Depuis quelques années, l’organisation du pèlerinage aux lieux saints de l’Islam enregistre beaucoup d’incidents et de désagréments : hébergement désuet, absence d’hygiène, entassement dans une même pièce, mauvaise alimentation, avec des risques de maladies contagieuses, tel que le Corona virus.
Entre le bilan déjà lourd des pèlerins décédés depuis le début de l’année et l’augmentation des cas de coronavirus, cette année encore, le pèlerinage ne sera pas simple pour des milliers d’Algériens. Tous ces manquements notés dans l’organisation du pèlerinage aux lieux saints de l’Islam depuis un certain temps, sont dus aux agences qui assurent leur déplacement vers ces lieux.
Des indisciplines qui ne peuvent être pardonnées, si l’on considère les ravages du coronavirus au Moyen-Orient. Des cas d’infection ont été recensés en Jordanie, en Egypte, au Liban, aux Emirats arabes unis ou encore aux Etats-Unis et aux Pays-Bas. La majorité des personnes touchées dans ces pays avaient voyagé ou travaillé en Arabie saoudite avant leur contamination.
Bien que l’Organisation mondiale de la santé ait refusé de déclarer l’état « d’urgence de santé publique de portée globale », la peur que la maladie transcende les barrières géographiques saoudiennes demeure constante. A chaque année, l’office national du hadj et de la omra (ONHO), décide de retirer l’agrément aux agences organisatrices défaillantes. Mais le problème de désorganisation n’est pas résolu définitivement. Beaucoup d’agences ne respectent pas leurs engagements.
Des agences « opportunistes » et « affairistes », qui jouent avec la vie des milliers Algériens à des fins matérielles. Des agences qui, semble-t-il, ne travaillent qu’en saison du hadj. Cette année encore, l’Office national du hadj et de la Omra a décidé de retirer l’agrément à quatre agences de voyage organisatrices de la Omra, saison 2014, pour non-respect des clauses du cahier des charges. Et des mises en demeure ont été adressées à cinq autres agences pour pallier leurs lacunes. Les hadjis algériens ne sont pas uniquement à l’abri des problèmes de santé, mais également, la cible de différents courants salafistes.
En effet, la propagande radicale des différents courants dits salafistes dans les lieux saints de l’Islam, est posée comme un grand problème. La montée en puissance du salafisme et de certaines idées obscurantistes font craindre que nos pèlerins ne soient influencés. Des courants dangereux se répandent et encouragent une pratique de l’islam loin rigoureuse, loin de la tolérance dont ont fait preuve nos aïeux.
L. A. R.