Ils étaient nombreux, hier, à la cité des Bananiers de Bab Ezzouar à Alger, pour assister au départ du tramway.
Des ribambelles d’enfants et de badauds curieux, aux yeux ouverts grands comme ça, attendaient sur le quai le départ du tramway. Bien qu’une panne de courant ait retardé le départ d’une heure, le tramway flambant neuf est quand même parti, sous une salve de youyous stridents et le regard émerveillé de nombreux citoyens, juchés à même les balcons de la cité riveraine de la station Mokhtar-Zerhouni.
Le ministre des Transports, M. Amar Tou, et des membres du gouvernement étaient parmi les premiers à monter le désormais tramway d’Alger, dont une dizaine de rames, sur les 41 rames que comprend la flotte, mises en circulation sur un tronçon de 7,2 km, comportant 14 stations et reliant les quartiers Est de la capitale, réputés pour être très peuplés. Etaient présents également les représentants de l’Entreprise du Métro d’Alger (EMA), l’ETUSA et du français Alstom, qui met en service à Alger son tramway Citadis, le même que ceux de Paris, Melbourne, Dublin, Barcelone et Tunis depuis 2007. Doté des mêmes technologies, du même confort et des mêmes commodités, le tramway d’Alger de couleur bleu azur, fait déjà parler de lui et pour longtemps. Pour les habitants de ces quartiers, c’est véritablement un moyen qui améliorera leur mobilité.
In situ, le ministre affirme tout de go que ce premier tronçon constitue le cœur même de tout le projet. A terme, a-t-il rassuré, il sera question de mettre à la disposition des usagers une interconnexion avec d’autres moyens de transports que sont le métro, le téléphérique et les autobus de l’ETUSA. Une jonction qui permettra des déplacements rapides. Son exploitation commerciale est confiée à l’ETUSA, qui assure 109 % du total de la demande de transport. En plus de la qualité de service qui devra être irréprochable, M. Amar Tou souligne que ce mode de locomotion est écologiquement fiable et économiquement à portée de tous les citoyens, du moment que le prix de 20 DA le ticket est aligné sur celui de l’ETUSA.
A cela vient s’ajouter, à l’évidence, l’atout sécurité assuré aux usagers et l’accessibilité facile des personnes handicapées. Le nombre d’usagers sur cette ligne avoisinera les 15.000 usagers/jour. Pour ce qui est de la maintenance et de l’entretien, le ministre rappelle encore une fois qu’une usine de montage et de maintenance du tramway sera construite à Annaba. Quant au montant du projet, il s’élève à une cinquantaine de milliards de dinars.
Par ailleurs, le tramway devrait également participer à l’embellissement de ces quartiers par des aménagements tout au long de sa ligne. Ainsi l’inauguration du premier tiers des 23 km de la ligne du tramway d’Alger est bien accueillie par les représentants du groupement Mediterrail qui a en charge la réalisation du tramway, contribuant au développement du transport urbain et donc à la décongestion de la ville. “Le groupement a travaillé en grande collaboration avec EMA pour coordonner un système de tramway, qui permet de livrer, clé en main, pas simplement des rames, mais toute l’infrastructure : réseaux, système de signalisation, aménagements…’’, indique le porte-parole d’Alstom, Eric Lenoir. Cette mise en circulation du tramway dans cette zone met ainsi un terme aux désagréments occasionnés par le chantier. Le tramway assurera un service ininterrompu de 6 h à 21 h, avec des rotations toutes les 10 à 15 minutes. A terme, il roulera sur un trajet de 23 km d’Hussein Dey à Dergana. Pour ce qui est de l’entrée en service du métro, elle est prévue pour le 31 octobre, indique le ministre, précisant que les deux projets se complètent.
Farid B.
