Printemps arabes : « La liberté et la dignité ont été les revendications premières et essentielles aussi bien à l’intérieur que vis-à-vis de l’extérieur », a affirmé l’universitaire américain
Le centre des études stratégiques du journal Echaâb a abrité hier en fin de matinée, une conférence-débat sur «Les relations algéro-américai-nes, et les perspectives », animée par le Pr Robert Mortimer, professeur de sciences politiques à l’université Hartford (USA), en présence des ambassadeurs et des représentants diplomatiques de la Palestine, de l’Arabie Saoudite et du Sahara occidental, de nombre de personnalités nationales, et de représentants de la société civile.
Le conférencier a prononcé une brève allocution dans laquelle il a brossé un tableau historique sur les relations algéro-américaines « qui ont connu des zones de turbulence durant les années 1967 et 1973 ». Et d’ajouter : « Actuellement les relations entre les deux pays sont excellentes. Elles se sont améliorées d’une manière considérable, notamment avec la visite officielle du Président Abdelaziz Bouteflika aux États-Unis en juillet 2001 ».
Sur un autre plan, le Pr Robert Mortimer a enregistré l’attitude positive des Etats-Unis qui avaient bien compris qu’il était nécessaire de coopérer avec l’Algérie en matière de terrorisme mondial et ce, bien avant le 11 septembre. « Néanmoins, les attentats du 11 septembre ont accéléré le rapprochement entre les deux pays, au moins en ce qui concerne la coopération sécuritaire », a-t-il notamment expliqué.
Evoquant le chapitre de la formation, l’orateur a mis l’accent sur le renforcement de la coopération entre son pays et l’Algérie et le développement du programme des technologies de l’information et de la communication ( TIC) en Algérie, dont le montant est évalué à 400.000 millions de dollars.
Pour ce qui concerne les sujets d’actualité, à savoir le printemps arabe et la situation dans les pays ayant été le théâtre de plusieurs événements ces derniers mois, tels que la Tunisie, l’Egypte, mais aussi la Libye ainsi que la Syrie, ceux-ci ont été au cœur de cette conférence-débat, d’où la conclusion faite par le conférencier qui a indiqué que les mouvements ne sont pas spontanés mais qu’ils sont bel et bien le fruit et le résultat d’un processus cumulatif, cohérent et historique, d’une manière géné- rale.
« Les actions de revendications ont été populaires, autonomes, endogènes, non violentes et modernes, les mouvements ont été principalement le résultat de l’action des jeunes », a-t-il notamment lancé.
Pour le Pr Mortimer, les modèles traditionnels d’organisation interne de la vie politique, économique et sociale ou externe de type pyramidal sont devenus stériles. La liberté et la dignité ont été les revendications premières et essentielles aussi bien à l’intérieur que vis-à-vis de l’extérieur.
En effet, comme il le signalera, le facteur extérieur a été présent mais non déterminant, et d’une manière générale l’intervention étrangère sous quelque forme que ce soit, a été dénoncée.
Répondant à une question liée à la position des Américains par rapport à ce qui se passe dans les pays arabes tels que la Tunisie, la Libye, l’Egypte, le Yé-men …, le conférencier a répondu : « Les événements de ces derniers mois nous montrent que les stratégies de répression (…) ne fonctionneront plus ». Avant d’ajouter qu’ « une nouvelle génération a ainsi émergé, et sa voix nous dit que le changement ne peut être refusé ». Les Etats-Unis ont donc également décidé de « changer d’approche » et de se positionner du côté des manifestants.
Quand à la question palestinienne, le conférencier a répondu que la situation est complexe et que plusieurs figures républicaines, dont des candidats potentiels à l’élection présidentielle de 2012, ont accusé tout récemment le président Barack Obama de trahir l’allié israélien, après son discours sur le Moyen-Orient en soulignant : «Le président Obama a jeté Israël sous le bus».
S. SOFI