le Pr Rachid Bougharbal révèle : «Bouteflika a perdu pendant un moment la parole et la motricité»

le Pr Rachid Bougharbal révèle : «Bouteflika a perdu pendant un moment la parole et la motricité»

Plus qu’un petit malaise, l’accident ischémique transitoire dont a été victime le président Bouteflika samedi dernier à la mi-journée. Fait inhabituel, son médecin soignant, le Pr Rachid Bougharbal, livre, dans un entretien à Echourouk , publié mardi, le détail troublant de ce qu’au moment de l’accident, Bouteflika a perdu l’usage momentané de la parole et la fonction motrice.

La restitution d’un instantané du patient qu’est le président de la République au moment où il est pris de malaise fait imaginer un Bouteflika inconscient, sans parole et sans mouvements. «Le président a été victime d’un accident cérébral qui a provoqué chez lui la perte de la fonction motrice et la parole. On l’a traité. Lorsqu’il a recouvré la parole et le mouvement, il a demandé après les membres de sa famille, l’un après l’autre. Il les a appelés tous… a demandé s’ils étaient à ses côtés», a témoigné le Pr Bougherbal.

Un témoignage qui donne à comprendre que le chef de l’Etat est passé à côté du pire. Le Pr Bougharbal, qui troque les pointillés contre un franc-parler, explique que l’accident ischémique transitoire est provoqué par la fatigue, le surmenage et la charge de la responsabilité. S’agissant de l’évacuation à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, il l’explique par l’indisponibilité de moyens médicaux, notamment les appareils qui permettraient de faire recouler le sang dans les veines. Le Pr Bougharbal dit même que le transfert à l’étranger pour des accidents similaires est une pratique courante. «Sur 400 cas similaires, la moitié a été transférée et traitée en France. Parce que nous ne disposons pas de moyens appropriés.» Cela dit, le Pr Bougharbal n’a pas manqué de rassurer sur l’évolution positive de l’état de santé de Bouteflika, infirmant, par la même occasion, l’assertion qui a fait état d’une intervention chirurgicale au Valde- Grâce.

D’ailleurs, il soutient que le président quittera l’hôpital dans quelques jours, sans être précis toutefois. En revanche, il atteste que la sortie d’hôpital sera obligatoirement suivie d’une convalescence, dont la durée n’a également pas été précisée. Les déclarations du médecin traitant, de la chefferie du gouvernement n’ont cependant pas évacué définitivement les rumeurs et les spéculations sur l’état de santé de Bouteflika. Mardi, Bouteflika se résout à la diffusion d’un court message à travers lequel il rassure sur son état de santé et en même temps souhaite bonne fête aux travailleurs, à l’occasion de la Journée internationale du travail. «Il m’est très difficile, alors que je me trouve dans un hôpital à l’étranger, pour des raisons de santé, de ne pas être, pour la première fois, aux côtés du peuple algérien pour célébrer la Fête des travailleurs et assister aux finales de la Coupe d’Algérie de football et de la Coupe d’Algérie militaire de football», a-t-il écrit, poursuivant : «Quelles que soient les circonstances, je partagerai avec les filles et les fils de ma patrie leur joie en cette journée.

Alors que je continue à recevoir des soins médicaux, je tiens à remercier Dieu Tout-Puissant de m’avoir permis de me rétablir et d’être à présent sur la voie de la guérison. Je tiens également à rassurer mes chers compatriotes et à les remercier pour leurs prières et leurs messages de sympathie.» Ne pouvant être au temple du 5- Juillet pour assister à la finale de la Coupe d’Algérie de football et remettre le trophée à l’équipe victorieuse, Bouteflika a destiné un paragraphe à la famille sportive : «Je m’adresse à la famille sportive et en particulier aux amateurs de football en souhaitant que les finales de la Coupe d’Algérie de football et de la Coupe d’Algérie militaire de football soient des évènements qui fassent honneur au sport algérien et une fête empreinte de concorde et de fraternité. »

S. A. I.