Je crois que les Etats occidentaux vont, après l’assaut final donné par les forces spéciales de l’Armée nationale populaire, revoir davantage leurs positions prises au début de la crise quelque peu hostiles à la démarche algérienne», nous a déclaré, hier, le professeur Menas Mesbah, enseignant en sciences politiques et relations internationales.
«Je crois qu’avec la réussite de l’opération militaire, il y aura des répercussions davantage favorables de la part des pays occidentaux, dont les Etats-Unis, la France et l’Angleterre», selon lui. «Les Etats occidentaux seront plus compréhensifs et se féliciteront de l’effort algérien», ajoute-t-il.
Pour l’assaut en lui-même, le professeur Menas Mesbah nous dira qu’«il n’y avait pas de meilleure alternative que celle de donner l’assaut contre les ravisseurs».
«Les chances d’ingérence extérieure dans les affaires internes de l’Algérie auraient été plus grandes si la crise avait duré plus longtemps. En agissant de la sorte, l’Algérie a évité une ingérence dans ses affaires internes qui aurait commencé par les négociations avec les terroristes», explique-t-il. «Si l’Algérie avait accepté de négocier avec les auteurs de cette prise d’otages, les portes seraient grandes ouvertes pour les terroristes», selon le professeur Menas Mesbah.
«Vu l’ampleur de l’attentat d’In Amenas, il est clair que celui-ci a été préparé depuis plusieurs mois. Le but des auteurs de cette prise d’otages était de braquer l’attention sur eux, oublier ce qui se passe au Mali et s’offrir une médiatisation la plus large possible», selon lui. «Les ravisseurs ont voulu, par cet acte terroriste, braquer les projecteurs sur l’Algérie», lance-t-il.
Pourquoi les terroristes se sont-ils attaqués à cette base-vie ? «C’est parce que les terroristes savent que les hydrocarbures est un secteur vital pour l’Algérie qu’ils se sont attaqués à cette base-vie», explique le professeur. «Par ailleurs, les pays occidentaux savent que les Etats-Unis soutiennent l’Algérie. Ils n’ont pas de choix que de s’aligner sur les Etats-Unis», explique-t-il.
Pour ce qui est de la position des pays arabes vis-à-vis de cette crise, le professeur Menas Mesbah, qui note que «la Ligue arabe a rendu public un communiqué soutenant l’Algérie», rappelle que «lors des années 1990, beaucoup de pays arabes ne s’étaient pas solidarisés avec l’Algérie», et que «par conséquent, il ne faut pas s’attendre à un soutien sincère de la part de certains pays arabes».
M. A.