Relevant de l’infiniment petit, les nanoparticules ont envahi notre environnement quotidien. Elles sont présentes dans de multiples produits de consommation courante, notamment les crèmes solaires et les vaccins.
La douzième journée de la Société algérienne de dermatologie, d’esthétique et de cosmétiques (Sadec) se tiendra le jeudi, 20 avril, au Centre international des congrès, à Alger. L’événement médical s’articulera autour de deux grands thèmes; le premier est l’encodermatologie. Soit tout ce qui a trait au cancer de la peau, alors que le second est consacré aux nanoparticules.
«Un thème très innovant», annonce le professeur Ammar Khodja, président de la Sadec et qui justifie le choix de ce sujet en expliquant qu’il s’agit «d’une technologie qui se développe à travers le monde et concerne tous les domaines de la vie».
En effet, relevant de l’infiniment petit, les nanoparticules ont envahi notre environnement quotidien. Présentes dans de multiples produits de consommation courante, notamment les crèmes solaires, les vaccins, les textiles, les articles de sport, les carburants, les pneus, les appareils électroménagers, les panneaux solaires, les ciments, les peintures, les vernis ou les équipements médicaux…
Elles vont probablement radicalement changer notre façon de traiter les maladies», indique le professeur Ammar-Khodja qui souligne: «Ces nanoparticules (une nanoparticule c’est 10-9m) vont permettre le transport des médicaments et cibler les traitements. Elles donnent la possibilité d’utiliser de moindres quantités de médicaments pour traiter.
Ce qui va donner lieu à différentes manières d’intervenir dans les examens radiologiques par exemple ou l’IRM.» L’autre thème, et non des moindres, retenu pour cette journée est l’oncodermatologie. «Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, la dermatologie n’est pas uniquement de la cosmétologie. La pathologie cancéreuse est très importante et connaît une augmentation permanente. Ceci nécessite la mobilisation de grands moyens pour la prise en charge des patients», étaie le professeur Ammar- Khodja.
Ainsi, les nanoparticules constituent un thème des plus innovants lequel suscitera tout l’intérêt des praticiens et spécialistes qui seront présents à la journée de la Sadec. Sur le plan du traitements nous allons arriver à cibler les traitement et en plus faible quantité plus économique les retombées sont vraiment très importantes. «Nous nous dirigeons sûrement vers des traitements plus ciblés et moins lourds car en plus faible quantité.
Un meilleur traitement et un traitement qui sera probablement économique», renchérit le professeur Ammar-Khodja qui nuance cependant: «Tout ne sera pas rose puisqu’il y aura nécessairement des effets secondaires et non désirables…Des zones d’ombre persistent à ce propos. En oncologie le terrain demeure vierge et l’utilisation des nanoparticules dans l’oncologie n’est pas encore à l’ordre du jour. Toutefois elles esquissent déjà l’avenir des traitements.» De nombreux invités nationaux et étrangers, dermatologues, anatomopathologistes, et oncologistes participeront à la journée de jeudi prochain, notamment le professeur Martine Bagot, un référent en anatomie pathologie.
Le professeur Ammar-Khodja rappelle en filigrane les acquis en matière de médecine et d’accès aux soins en Algérie. «Quand on dispose des moyens adéquats nous procédons aux soins selon des normes internationales et nous ne sommes pas en dessous des normes en vigueur. Le plus important reste de disposer des moyens de les faire. Nous n’avons rien à envier aux autres.» soutient-il. Les docteurs Samia Zobiri et Lynda Taïbi collaboratrices directes du professeur Ammar-Khodja évoquent pour leur part tout l’intérêt que revêtent les nanoparticules.
«Celles-ci ont des répercussions dans la vie quotidienne et dans le domaine médical. Elles nous interpellent quant à l’usage de produits de cosmétique et de maquillage et notre mission consiste à cerner les risques véhiculés par ces produits, mais aussi les bénéfices apportés par les nanoparticules dans divers domaines.
Les indications et les applications de cette technologie sont nombreuses dans le domaine médical, à l’instar de la vaccination», estime le docteur Samira Zobiri. Le docteur Lynda Taïbi rebondit sur le second thème, c’est-à-dire l’oncodermatologie. Elle précise que cette spécialité est prégnante dans le quotidien des hôpitaux. «Les lymphomes cutanés sont une pathologie que rencontrent énormément les blouses blanches à l’hôpital», dit-elle en poursuivant que «la journée de jeudi prochain permettra une confrontation anatomoclinique avec les autres spécialités qui sont nécessaires en oncologie».