L’Arabie saoudite refuse de baisser sa production pour ne pas perdre ses parts de marché, alimentant ainsi cette guerre des prix avec les autres pays producteurs de pétrole comme les États-Unis et le Canada.
Les consultations (avec les pays membres de l’Opep) sont en cours pour prendre une décision de réduire ou non la production de pétrole, a indiqué le ministre de l’Énergie, Salah Khebri, interrogé avant-hier, lors d’une visite qu’il a effectuée à l’Opérateur système électrique, une filiale de Sonelgaz à Alger, sur l’éventualité de convoquer une réunion extraordinaire de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) afin d’étudier la question de la chute des cours.
Ce serait une réunion de la dernière chance. Mais le ministre n’a donné aucune indication sur les intentions des membres. Mais, déjà, le 30 juillet dernier, de Moscou, le secrétaire général de l’Opep, Abdallah El-Badri, avait écarté l’idée d’une baisse des quotas de production de l’Opep. “Nous ne sommes pas près de réduire notre production », a déclaré M. El-Badri lors d’une conférence de presse après avoir rencontré le ministre russe de l’Énergie, Alexandre Novak. Réagissant aux déclarations du secrétaire général de l’Opep, M. Khebri a souligné que “le SG ne représente pas l’organisation. Il y a la conférence ministérielle, qui est au-dessus du SG”. Pour le ministre de l’Énergie, la situation actuelle du marché du pétrole était “prévisible”. “Lors de la réunion de l’Opep en juin dernier, nous avons dit qu’il existe une très grande offre en pétrole par rapport à la demande, qui a reculé à cause notamment des problèmes économiques de la Chine”, a-t-il rappelé. M. Khebri s’attend à une offre “encore plus abondante” en or noir à partir de décembre prochain dans la foulée de l’accord historique conclu entre l’Iran et les puissances occidentales, dont les États-Unis, sur le nucléaire iranien. L’Arabie saoudite refuse de baisser sa production pour ne pas perdre ses parts de marché alimentant ainsi cette guerre des prix avec les autres pays producteurs de pétrole comme les États-Unis et le Canada. Dans les niveaux de 40 à 50 dollars, des exploitations de pétrole de schiste restent rentables aux États-Unis. Avec l’arrivée du pétrole iranien, cette bataille des parts de marché risque de durer. Abdelmadjid Attar, cité par le site Maghreb Emergent, prévoit une guerre sur les prix à l’intérieur des pays de l’Opep. Les cours du pétrole s’affichaient en légère baisse, hier, en Asie, dans un marché toujours plombé par les craintes d’offre excessive. Le cours du baril de “light sweet crude” (WTI), pour livraison en septembre, cédait 30 cents, à 43,57 dollars. Le baril de Brent, la référence européenne du brut, pour livraison à la même échéance, perdait 36 cents, à 48,25 dollars. “C’est toujours une histoire d’offre”, a déclaré Jonathan Barratt, analyste chez Ayers Alliance Securities, à l’agence financière Bloomberg News. “Il n’y a pas beaucoup de signes positifs pour le brut.” Depuis juillet, les cours, qui s’étaient stabilisés pendant le printemps autour de 60 dollars le baril, ont rechuté et retrouvé des niveaux qu’ils n’avaient plus vus depuis mars. Surtout, ils n’ont plus qu’à baisser un peu pour atteindre leurs plus bas niveaux depuis plus de six ans. L’or noir a terminé la semaine en baisse pour la sixième semaine consécutive à New York et Londres. Le cours du WTI a cédé 79 cents à 43,87 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), enregistrant une baisse de plus de trois dollars sur l’ensemble de la semaine. A Londres, le Brent a reculé de 91 cents à 48,61 dollars pour le contrat de septembre sur l’Intercontinental Exchange (ICE). L’Opep, qui assure environ le tiers de la production mondiale, n’est plus maître du marché.