Le pouvoir d’achat en érosion continue, 32 000 DA le salaire moyen en Algérie

Le pouvoir d’achat en érosion continue, 32 000 DA le salaire moyen en Algérie

Selon l’économiste Abdelmalek Serrai, le salaire moyen en Algérie est estimé actuellement à 32 000 DA. Alors qu’une famille composée de cinq membres dépense en moyenne près de 60 000 DA.

L’expert en économie, Abdelmalek Serrai, met en exergue l’écart important entre le coût de la vie et les salaires moyens des Algériens. Selon lui, le salaire moyen des Algériens reste trop  » faible « .

Pour lui, l’écart avec le salaire actuel « devient exorbitant  » lorsqu’on prend en compte les dépenses vitales estimées à plus de 50 000 DA et « indispensable à une famille pour vivre décemment et préserver ainsi la dignité et la santé de ses six membres ». En tout, l’Algérien devrait percevoir, au minimum, un salaire de 55 000 DA pour pouvoir répondre aux besoins élémentaires de sa famille.

 » La réduction de cet écart est plus que jamais nécessaire pour réduire la fracture sociale, source d’instabilité et de perturbations », précisera t-il. En revanche, l’augmentation des salaires n’est pas une solution suffisante pour améliorer le pouvoir d’achat, tant que l’économie algérienne est dominée par l’importation et la spéculation qui se fait au plus grand niveau. Selon ses dires, les augmentations n’auront aucun avantage sur le pouvoir d’achat des Algériens tant l’inflation continue à mettre à rude épreuve tout les efforts de l’Etat.

LG Algérie

 » Malgré l’augmentation du SNMG de 14% entre les années 1990 et 2013, l’inflation et la dévaluation  » secrète  » du dinar ont  » absorbée « , toutes les augmentations et ont consacré l’érosion du pouvoir d’achat, explique-t-il. Selon l’économiste, le gouvernement est tenu de réaliser au plus vite des marchés de proximité et de gros afin de mettre fin au grand problème de distribution et, au même temps, renforcer ses missions de contrôle et de surveillance afin de freiner la spéculation sur tous les produits de consommation. Invité de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Abdelmalek Serrai a en outre dressé un constat de la rentabilité du travail dans notre pays.

La productivité algérienne reste insuffisante pour soutenir la croissance, souligne l’économiste estimant que la productivité moyenne du travail est trop faible au cours des dernières décennies. Cela tient avant tout à une insuffisance de productivité horaire. La rentabilité de multiservice est trop faible. Elle est estimée à 0,2%, souligne l’économiste. L’absentéisme et le non-respect de la réglementation du travail sont un véritable souci de rentabilité comme en témoigne la situation qui prévaut pendant les périodes creuses comme l’été et le ramadan.  » L’Algérien ne travaille pas selon les normes internationales.

Pour garantir une rentabilité moyenne, il faut au moins 173 heures de travail par mois à plein temps « , précise M.Serrai, soulignant que le travailleur algérien est mieux payé dans le secteur public que dans le privé. Et qu’il est beaucoup mieux loti quand il travaille dans les industries extractives et les hydrocarbures que dans la construction, et les travaux publics. Selon l’économiste algérien, Abdelmalek Serrai, les dernières statistiques donnaient un décalage très prononcé entre celui du secteur public où il était de 45 000 dinars contre 26 000 dinars dans le secteur privé, soit un écart de 19 000 dinars.

Selon l’expert en économie, le secteur le mieux payé est celui des hydrocarbures avec un salaire moyen de 85 000 da. Et le secteur le sous payé est celui du BTPH (bâtiment, travaux publics et hydraulique) avec un salaire moyen ne dépassant pas les 24 000 da. Pour sa part, Boulnouar Hadjtahar, porte parole de l’Ugcaa relève également que nos opérateurs ne maîtrisent pas le marché de l’importation, d’où les surcoûts sur certains produits stratégiques. Selon lui, 20% de la valeur de l’importation est  » fictif « .

 » 20% des prix de l’importation des produits constitue de fausses dépenses, que l’Algérie pourra gagner pour son économie « , expliquera t-il. Le plus préoccupant, souligne-t-il, est l’émergence de puissants monopoles qui engendrent la spéculation sur les prix des produits.

L. A. R.