Le prix de la viande blanche a connu depuis près deux mois une forte augmentation. Le kilogramme du poulet passe de 250 dinars à 360 dinars, dépassant même la barre des 400 dinars dans certaines localités. Selon Abdelkrim Sahraoui, aviculteur à Sétif, il existe trois raisons de la hausse des prix du poulet. «Certains éleveurs ont suspendu temporairement leurs activités en raison de la reconduite depuis septembre dernier de la TVA, la hausse des prix de la matière première et aussi la hausse de la consommation nationale qui s’est doublée durant ces derniers jours».
Pour lui, les importateurs de la matière première sont directement impliqués dans l’actuelle hausse, car, explique-t-il « Ils n’ont pas revu à la baisse leurs prix en dépit d’une chute de 4 à 5% des prix de ces matières sur le marché international ». S’agissant des éleveurs qui ont suspendu leurs activités, notre interlocuteur, a indiqué que la situation commence à se rétablir. « Les éleveurs avaient peur de la réactivation de la TVA dont le taux s’élève à 17% auparavant, mais à la faveur de la loi de finances 2015, ce taux a été ramené à 7%», a-t-il expliqué avant de rassurer les citoyens que « le poulet retrouvera au bout d’un ou deux mois au maximum sa valeur réelle».
Cet aviculteur basé à Sétif a indiqué que la seule solution pour dépasser le problème récurrent de hausse des prix du poulet réside dans « la modernisation de la filière ». Ainsi, explique-t-il, « le prix de revient estimé actuellement à 140 DA le kilo connaitra une baisse significative et par ricochet proposer au consommateur des poulets à des prix abordables ». M. Sahraoui a saisi cette occasion pour appeler à la redynamisation du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole. « Ce Conseil devra intervenir en faveur des éleveurs et régler leurs problèmes à travers des propositions qu’il soumettra aux pouvoirs publics », a-t-il dit.
Pour Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection des consommateurs (Apoce), « la hausse est injustifiée », d’autant plus « l’État continue à subventionner l’aliment de la volaille, pour la deuxième année consécutive». « La filière avicole est en désorganisation, elle compte plus de 80% d’aviculteurs informels »,
a-t-il dénoncé .