Le Portugal salue le rôle « très important » de l’Algérie pour la résolution de la crise au Mali, a indiqué lundi à Alger le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères portugais, Rui Chancerelle de Machete, en visite de travail.
« Nous saluons le rôle très important qu’a joué et continue de jouer l’Algérie pour résoudre la crise au Mali. Nous considérons que les résultats obtenus jusque-là pourront, certainement, assurer une pacification dans la région du Sahel », a indiqué M. de Machete lors d’une conférence de presse à l’issue des entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
A une question sur la crise en Libye, le chef de la diplomatie portugaise a indiqué qu’ »une solution ne peut être envisageable que par le dialogue et non par une intervention militaire, encore moins, si elle est étrangère ».
« Ce n’est pas une intervention militaire qui forme la meilleure solution pour résoudre la crise libyenne. Nous partageons la position de l’Algérie sur cette question. Nous pensons que l’Algérie pourra jouer un rôle important pour aider à établir un dialogue inter-libyen », a-t-il dit.
« Les interventions militaires peuvent se justifier quand nous sommes face à une crise assez grave, ce qui n’est pas vraiment le cas en Libye. Il faut que les armes se taisent pour pouvoir dialoguer et envisager l’organisation des élections et pouvoir s’apercevoir de la légitimité de chaque interlocuteur », a ajouté le ministre portugais.
Il a indiqué, par ailleurs, que les entretiens qu’il a eus avec M. Lamamra, élargis aux membres des deux délégations, étaient une occasion pour discuter des voies et moyens à même de renforcer la coopération algéro-portugaise et analyser les questions d’actualité internationale.
A ce propos, M. de Machete a indiqué que « la situation en Libye, en Syrie, en Palestine et en Iraq, la menace que constitue le prétendu nouveau Etat islamique, le terrorisme, ainsi que les conséquences de la crise entre l’Ukraine et la Russie sur l’économie mondiale ont été discutées en profondeur ».
Concernant la coopération entre l’Algérie et le Portugal, le chef de la diplomatie portugaise s’est dit « convaincu » de la voir se développer, sur les plans politique et économique, d’une manière « rapide » et « fort intéressante » au vue de l’importance des opportunités qui s’offrent pour les deux pays.
Il s’est dit « satisfait » du progrès enregistré pour élever le partenariat entre les deux pays au partenariat global stratégique et pour la préparation de la 4ème Réunion de Haut niveau algéro-portugaise, programmée pour la fin de l’année 2014 ou durant le premier trimestre de l’année 2015.
Parmi les questions soulevées lors des entretiens, figurent aussi, selon M. de Machete, le renforcement et la facilitation de la mobilité pour les citoyens des deux pays qui contribuent à consolider et à développer le partenariat, la coopération entre les entrepreneurs des deux pays dans le cadre des projets inscrits dans le plan de développement 2015-2020 ainsi que les possibilités d’investissements algériens au Portugal.
Par ailleurs, il a exprimé sa préoccupation quant au phénomène de l’émigration clandestine qu’il considère comme « un fléau, à la fois pour le pays d’accueil et celui d’origine » et comme « un problème de sécurité à prendre très au sérieux, notamment avec la situation sécuritaire difficile que connaissent certains pays d’Afrique ».
Pour sa part, M. Lamamra a indiqué que la coopération algéro-portugaise était « très prometteuse », consolidée par un important engagement politique au niveau de l’exécutif et du Parlement des deux pays, et appelée à s’élargir à d’autres domaines.
