Le porte-hélicoptères américains a fait hier une escale près d’Alger : L’USS Nassau s’ouvre aux militaires algériens

Le porte-hélicoptères américains a fait hier une escale près d’Alger : L’USS Nassau s’ouvre aux militaires algériens

C’est maintenant devenu presque une tradition. A chaque fois qu’un important bâtiment de guerre américain croise près des eaux territoriales algériennes, ses responsables n’hésitent plus à marquer une halte soit pour inviter à son bord des officiers de la marine algérienne et des journalistes, soit pour rendre une visite de « courtoisie » au commandant de la face maritime d’Alger.

De notre envoyé spécial sur l’USS Nassau

Pour les observateurs avertis, c’est là une preuve supplémentaire que les relations algéro-américaines se portent actuellement très bien. Après l’escale du porte-avions USS Eisenhower le 11 juillet dernier, c’était hier au tour du commandant de l’USS Nassau (LHA 4), un porte-hélicoptères de retour du golfe persique, où il a effectué une mission de 5 mois, de marquer une halte à 30 minutes de vol de la côte algéroise et de recevoir deux heures durant une délégation du ministère de la Défense nationale et 5 représentants de la presse algérienne.

La délégation algérienne a été transportée vers le navire, depuis l’aéroport international Houari Boumediène, par deux hélicoptères de type Osprey. A son arrivée à bord du USS Nassau, elle a été accueillie par le commandant de la 24e unité expéditionnaire des marines, le colonel Petronzio, le capitaine Bruening et le commandant du Nassau, le capitaine Norton.

Comme tous les porte-avions, l’USS Nassau est assez impressionnant autant par sa taille, ses fonctions que par l’importance de son équipage. Comparable à une petite ville flottante, l’USS Nassau est long de 254 mètres et pèse près de 40 000 tonnes. Et encore, ce n’est pas le plus grand des porte-avions américains. Mais ce n’est sans doute pas un hasard si son commandant est surnommé « Monsieur le maire » dans la mesure où diriger l’USS Nassau équivaudrait presque à gérer une localité près de 10 000 habitants. Mis en service en 1979, le bâtiment peut transporter six chalands de débarquement et un bataillon de 1800 hommes avec tout son matériel. Son parc aérien comprend jusqu’à 42 hélicoptères.

Le porte-hélicoptères américain ne navigue pas seul. Il fait partie d’un groupe amphibie comprenant les transports de chalands de débarquement USS Mesa Verde (LPD 19) et USS Ashland (LSD 48). Disposant d’importantes capacités en matière de transport de fret et de véhicules, l’USS Mesa Verde peut embarquer deux hélicoptères lourds et deux engins de débarquement sur coussin d’air (type LCAC). Ce navire peut embarquer 450 marines et l’ensemble de leurs matériels.

Avant de se rendre dans le golfe persique, l’USS Nassau – qui a quitté les Etats-Unis il y a plus de six mois – a d’abord reçu l’ordre de mettre le cap sur Haïti pour assister les populations sinistrées par le tremblement de terre. La mission de l’équipe de l’USS Nassau à Haïti a duré 3 semaines. En plus de ses missions de combats classiques, le porte-hélicoptères américain est conçu également pour mener des opérations humanitaires et participer à la gestion de situations de crise.

L’USS Nassau présente effectivement l’avantage de disposer d’une unité médicale disposant d’un bloc opératoire et d’un service de radiologie. Celle-ci peut accueillir jusqu’à 350 blessés et prendre en charge les blessures les plus complexes. Cette unité médicale est présentée comme étant l’un des principaux atouts de l’USS Nasau. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la tournée du porte-hélicoptères américain a commencé par la visite de cette unité médicale, avant que la délégation algérienne ne soit invitée à découvrir les différents compartiments du navire qui, à l’intérieur, ressemble à une véritable ruche où tout est « réglé » comme une horloge suisse.

A la fin de leur exposé, les responsables du portehélicoptères américain ont souhaité que les escales effectuées par les navires américains dans les ports des pays de la Méditerranée s’accompagnent à l’avenir d’un échange d’expérience. Il est certain que cette déclaration ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd dans la mesure où certaines sources proches du ministère de la Défense soutiennent que l’Algérie a prévu d’acquérir, à moyen terme, un navire comparable à l’USS Nassau.

Par Zine Cherfaoui