Avec un traitement de 3,8 millions de tonnes jusqu’à fin 2012, ce qui représente 85% de ses capacités, le port de Djendjen (Jijel) se positionne déjà parmi les grandes infrastructures portuaires de la région du Maghreb et du bassin méditerranéen.
Sur dix véhicules débarqués en Algérie, huit ont transité par ce port depuis que les pouvoirs publics l’ont destiné à la nouvelle fonction de réception d’engins de travaux publics, de véhicules lourds et légers, au même titre que les ports de Mostaganem et de Ghazaouet, dans l’ouest du pays, soulignent les gestionnaires de cette infrastructure.
A l’heure actuelle, le port de Djendjen, dernier port commercial construit en Algérie, dispose de très grands espaces avec des postes à quai allant jusqu’à 18,20 m de tirant d’eau et des embranchements ferroviaires connectés au réseau national de chemin de fer. Il est, selon son directeur général, Abderrezak Sellami, «leader national» dans le traitement de véhicules, grâce à une capacité d’entreposage qui s’adapte à l’évolution du trafic roulier. Avec sa connexion prévue avec l’autoroute Est-Ouest sur 100 km, doublée d’une voie ferrée électrifiée pour assurer des liaisons rapides, Djendjen reliera Jijel à la capitale des Hauts-plateaux, Sétif, en moins de trente minutes. Les projets de développement en cours de réalisation, une fois achevés, prédestinent cette infrastructure à occuper une «place de premier rang» au niveau régional et continental, selon M. Sellami, qui citera dans cet ordre d’idées, la réalisation d’un terminal à conteneur pour un trafic prévisionnel de 2 millions d’EVP (équivalent vingt pieds), dont 49% en transbordement, d’un terminal céréalier d’une capacité d’ensilage de 280 000 tonnes (avec trafic envisagé de 2 millions de tonnes/an) et d’un terminal minéralier d’une capacité prévisionnelle de
7 millions de tonnes/an. Des travaux de protection du port sont également en cours de réalisation par une entreprise sud-coréenne, portant sur le prolongement sur 400 m de la digue nord, la réduction de la passe d’entrée de 600 m à 250 m, l’extension de la digue-est de 250 m et la réalisation d’une «plage absorbante» pour diminuer le phénomène d’agitation dans le plan d’eau du port. Combinant mer, route et rail pour créer un pôle logistique multimodal majeur dans le pays, Djendjen, mis en service il y a 20 ans, ambitionne aussi de devenir une plaque tournante entre l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient, avec la promotion de la zone industrielle de Bellara où sont annoncés de grands projets industriels de développement.
Aymen N